Le cardinal canadien Michael Czerny SJ, envoyé spécial du pape François, réitère la volonté du pape « de faire tout son possible » pour la paix : « Si vous avez une idée de ce qui peut être fait, n’hésitez pas à envoyer la suggestion », a dit le cardinal aux représentants des différentes confessions réunis à Beregovo, une ville de Transcarpatie, dans un ancien dortoir pour les étudiants transformé au refuge. Il a également rencontré les réfugiés aidés par les religieux de différentes confessions chrétiennes.
Le cardinal a rencontré le clergé, les représentants des autorités et des organisations caritatives après avoir traversé, dans l’après-midi du 9 mars, la frontière entre Hongrie et Ukraine, indique Vatican News en italien du 10 mars 2022.
Un « génocide » en marche
Les personnes qui accueillent les réfugiés ont raconté à l’envoyé du pape leur expérience de la rencontre-choc avec les drames de familles brisées par la mort ou la séparation d’un proche.
« C’est un génocide », a dit Mgr Mykola Petro Luchok, OP, évêque auxiliaire du diocèse de Mukachevo, en référence aux victimes. « Pour notre peuple, c’est une Via Crucis et beaucoup sont prêts à aller au Golgotha, a-t-il ajouté. Les Ukrainiens ne fuient pas, ils ne baissent pas les bras, nous voulons défendre les valeurs de liberté, de vérité, de dignité humaine. »
Les efforts communs sont nécessaires pour aider les gens qui fuient la guerre : « Il n’y a pas de distinction, nous sommes tous maintenant le Bon Samaritain appelé à aider les autres, a expliqué Mgr Nil Luschschak, administrateur apostolique de l’Église grecque-catholique du diocèse de Mukachevo. Nous avons compris que si nous ne coopérons pas, nous ne pouvons pas apporter une aide réelle à ceux qui souffrent. »
« Nous sommes tous pauvres face à ce défi de la guerre », a souligné le cardinal Czerny, à qui l’on demandait de remercier le pape François pour sa visite et pour « avoir fait sonner la cloche de la petite Ukraine au Vatican ». Le cardinal a expliqué que les deux envoyés du pape ont atteint le pays assiégé : lui et le cardinal aumônier Konrad Krajewski, ces jours-ci à Lviv. « C’est une double réponse, a dit le card. Czerny, celle de la charité immédiate et celle du développement humain intégral et à long terme. »
Le cardinal a souligné que cet « engagement » « durera au fil des siècles » : « Ce serait triste de répondre à l’urgence et de retourner ensuite à la vie pauvre et décousue que tant de gens vivent et souffrent dans ce monde », a-t-il noté. « Après ce cauchemar nous ne voulons pas revenir en arrière, mais en sortir meilleurs en tant qu’êtres humains. »
Certains des réfugiés hébergés au pensionnat ont été présentés au préfet par intérim du Dicastère pour le service du développement humain intégral. Parmi eux, Glib, 14 ans, qui a fui Kiev avec sa mère et ses sœurs : « Où veux-tu aller? » « Je ne sais pas, je veux juste rentrer à la maison. »
Caritas en Hongrie
Le card. Czerny a visité le centre Caritas de Barabás, en Hongrie, et a parlé avec les réfugiés et les volontaires : « Merci pour votre travail. Le Saint-Père m’a dit de vous apporter sa bénédiction et c’est ce que je fais. » « Nous travaillons peu. Seulement 24 heures sur 24… », a plaisanté le coordinateur de Caritas.
Le card. Czerny a visité le dortoir des réfugiés, il a passé entre les lits, en parlant avec les gens, a donné des chapelets, a caressé les enfants. De nombreux journalistes locaux l’attendaient devant l’établissement. À eux, à la suite du pape dans le dernier Angélus, il a exprimé sa gratitude : « Continuez votre service et partez avec la bénédiction du pape. Que la vérité éclate, que la vérité soit connue. »
