Remise de l'Opera Omnia 8 © Fondation Joseph Ratzinger - Benoît XVI

Remise de l'Opera Omnia 8 © Fondation Joseph Ratzinger - Benoît XVI

8ème volume de l’Opera Omnia de Ratzinger : «L’Eglise, signe parmi les peuples»

«Une véritable nourriture spirituelle», par le p. Lombardi

Share this Entry

« Une véritable nourriture spirituelle… synthétisée de manière très harmonieuse avec cette vision rationnelle et conceptuelle de la foi » : c’est ainsi que le p. Federico Lombardi a présenté le premier des deux volumes qui rassemblent les écrits du théologien Ratzinger sur l’Eglise.

Le p. Federico Lombardi, président de la Fondation vaticane Joseph Ratzinger – Benoît XVI, a participé à la présentation du huitième volume de l’Opera Omnia de Joseph Ratzinger, intitulé « Eglise, signe parmi les peuples » et publié par la Libreria Editrice Vaticana, mercredi 2 mars 2022, au Collège pontifical teutonique Santa Maria in Campo Santo. Le jésuite a répondu aux questions de Radio Vatican le même jour.

Pour le p. Lombardi, cette initiative éditoriale offre au lecteur un parcours unifié sur la pensée de Ratzinger, disposé en accord avec le pape émérite lui-même. « C’est le premier des deux volumes sur l’eschatologie, c’est-à-dire sur ce qu’il a écrit sur le grand thème de l’Eglise au cours des cinquante dernières années, touchant différents aspects : la constitution de l’Eglise, le primat du pape, la communauté et la synodalité ».

L’Opera Omnia, explique l’ancien directeur du Bureau de presse du Saint-Siège, est « quelque chose de caractéristique qui ne se fait que pour les grands auteurs, les grands théologiens et les grands philosophes, qui laissent derrière eux une œuvre qui reste dans le temps et dont on s’attend à ce qu’elle soit consultée par de nombreux chercheurs pendant des dizaines et des dizaines d’années, et peut-être même pendant des siècles. Joseph Ratzinger est un grand théologien de notre temps et il méritait donc certainement l’Opera Omnia ».

Après une première édition en allemand, quasiment terminée, l’Opera Omnia, qui compte 16 volumes à publier au fil du temps, a également été traduite en d’autres langues. L’édition italienne, l’une des langues importantes dans laquelle elle paraît, est à mi-chemin.

Cette édition est faite, « en accord avec Ratzinger lui-même », « selon un grand plan systématique » dans le cadre duquel « sont rassemblés tous les grands thèmes de son œuvre », précise le p. Federico Lombardi : « depuis les travaux fondamentaux de son doctorat en théologie, jusqu’aux grands sujets qu’il a traitées sur Jésus-Christ, sur l’Eglise et sur l’eschatologie, c’est-à-dire la vie éternelle. Et naturellement un groupe important de ses écrits est lié au Concile Vatican II, parce qu’il était l’un des experts qui ont participé à ce rendez-vous conciliaire. Dans le cadre de ce grand panorama systématique qui se construit petit à petit, nous trouvons donc tous les écrits que Ratzinger a composés dans sa vie jusqu’à son élection sur le Siège de Pierre, en tant que théologien, et non comme pape. Les documents du pontificat sont autre chose ; ici sont rassemblés les documents qu’il a composés en tant qu’expert et théologien. Récemment, au cours des deux dernières années, deux volumes de ses écrits sur le Concile Vatican II ont été publiés en italien et nous présentons aujourd’hui le premier des deux volumes sur l’eschatologie, à savoir ce que Ratzinger a écrit sur le grand thème de l’Eglise dans ses différents aspects : la constitution de l’Eglise, le primat du pape, la communauté et la synodalité. Telle est la signification du volume que nous présentons aujourd’hui : nous sommes au cœur de cette collection systématiquement réorganisée, où nous retrouvons des écrits sur le thème de l’Eglise, composés au cours des cinquante dernières années et ordonnés selon une structure conceptuelle. »

La pensée de Ratzinger, explique le président de la Fondation vaticane Joseph Ratzinger – Benoît XVI, « est une des pensées théologiques fondamentales de notre époque : c’est un penseur de référence pour l’Eglise de notre temps. Et si nous nous intéressons à cette question, dans les volumes de l’Opera Omnia, nous trouvons réunis, et également coordonnés par thèmes, de nombreux écrits qui étaient auparavant dispersés : l’un était un article publié dans un volume collectif, l’autre était une homélie prononcée un certain jour, un autre encore un article d’une entrée publiée sur le dictionnaire théologique. Dans cette œuvre, au contraire, tous ces écrits sont sortis du contexte dans lequel ils ont été publiés et systématiquement réorganisés. Nous pouvons maintenant lire à la suite et de manière systématique tout ce que Ratzinger a écrit sur l’Eglise, bien que sous des formes différentes. Parfois en effet, ce sont des fiches de type théologico-scientifique, d’autres fois ce sont des homélies, mais toujours sur des points fondamentaux, comme par exemple, le primat de Pierre dans l’Eglise etc. On peut donc trouver dans ces volumes différents registres, dans le cadre d’un parcours extrêmement organique et riche qui suit la pensée de Ratzinger ».

 

Le p. Federico Lombardi souligne la capacité « vraiment extraordinaire » de Joseph Ratzinger à présenter la foi chrétienne, en des termes adaptés à la culture et aux problèmes de notre temps : « ce n’est pas seulement une clarté de caractère conceptuel, mais aussi une richesse spirituelle. Ratzinger sait unir la richesse des concepts et le développement d’un discours organique raisonné avec une profonde spiritualité. C’est donc une véritable nourriture spirituelle sur différents thèmes comme lorsqu’il parle de Jésus-Christ, de l’Eglise, de la vie éternelle etc. Il s’agit de sujets différents mais le style est toujours le même : d’une grande profondeur et d’une clarté conceptuelle, et en même temps d’une vie spirituelle, qui est synthétisée de manière très harmonieuse avec cette vision rationnelle et conceptuelle de la foi ».

La vérité a toujours été « le fil conducteur » de la vie du pape émérite, comme le montre d’ailleurs « le fait qu’il ait voulu très jeune étudier la théologie », ce « désir de connaître et de chercher à approfondir la vérité », fait observer le p. Lombardi : « La vérité qui n’est pas purement abstraite, on pourrait dire rationaliste, mais c’est la vérité qui se présente également au croyant en Jésus-Christ à travers l’Eglise, à travers le témoignage des saints : le sommet de la vérité est Jésus-Christ, qui est la révélation de Dieu et sa parole. Par conséquent, sur tous les chemins que suit Ratzinger, il y a cette recherche de la vérité qui est raisonnable, c’est-à-dire faite avec la raison, mais une raison intégrée et aidée par la foi à atteindre non seulement des connaissances mais des convictions qui inspirent toute la vie et donc l’esprit, le cœur et l’âme ».

Le président de la fondation vaticane, rappelle enfin que la première encyclique que Benoît XVI ait écrite et publiée lorsqu’il est devenu pape en 2005, Deus caritas est, est sur la charité : le pape émérite, souligne-t-il, « a donc voulu inscrire tout son pontificat dans cette perspective : Dieu connu comme vérité, comme fondement de notre vie, de notre orientation, de notre chemin, mais un Dieu qui est amour. C’est un disciple de saint Augustin et inspiré fortement par cette figure. Sa pensée est caractérisée par cette racine qui, d’ailleurs, est la substance du Nouveau Testament et de la Lettre de Jean. Nous pourrions dire que le point culminant de notre vision de Dieu, de la révélation, de la vision chrétienne de Dieu est de le décrire comme amour. Et cet amour s’exerce tant dans notre vie chrétienne et personnelle que dans nos relations avec les autres, à travers une charité qui ne reste pas fermée mais qui s’’élargit à l’imitation de celle de Dieu. Dieu qui n’est pas resté fermé sur lui-même mais qui a créé par amour et qui a donné son fils par amour. Et naturellement, l’amour du Christ devient le modèle de la manière d’aimer de chaque chrétien ».

 

© Traduction de Zenit, Hélène Ginabat

 

 

 

 

Share this Entry

Hélène Ginabat

FAIRE UN DON

Si cet article vous a plu, vous pouvez soutenir ZENIT grâce à un don ponctuel