Bienheureux P. Paolo Manna © PIME

Bienheureux P. Paolo Manna © PIME

Le bienheureux Paolo Manna et l’Union pontificale missionnaire

Missionnaire en Birmanie

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La devise du bienheureux père Manna était : « Tous missionnaires ! », rapporte l’agence missionnaire Fides, à l’occasion des 150 ans de la naissance du P. Manna, fondateur de l’Union pontificale missionnaire.

Le pape a évoqué cet anniversaire dans son message pour la Journée mondiale missionnaire 2022: « C’est sous l’inspiration et la direction de l’Esprit Saint que le bienheureux Paolo Manna, né il y a 150 ans, fonda l’actuelle Union pontificale missionnaire pour sensibiliser et encourager à la mission les prêtres, les religieux et religieuses et tout le peuple de Dieu. Paul VI lui-même fut membre de cette œuvre et lui confirma une reconnaissance pontificale. »

AB

Voici l’article de l’agence vaticane Fides sur le p. Manna:

L’Union pontificale missionnaire (UPM), l’une des quatre Sociétés pontificales missionnaires, a été fondée par le Bienheureux Père Paolo Manna et reconnue par le Pape Benoît XV le 31 octobre 1916 sous le nom d' »Union missionnaire du clergé ». Saint Paul VI l’a appelé « l’âme des autres sociétés missionnaires pontificales ».

Paolo Manna est né à Avellino le 16 janvier 1872. En 1891, il entre au séminaire pour les Missions étrangères de Milan, qui deviendra l’Institut pontifical pour les Missions étrangères – PIME.

Ordonné prêtre le 19 mai 1894, il est envoyé comme missionnaire en Birmanie (aujourd’hui Myanmar). En douze ans d’activité missionnaire, il est retourné trois fois en Italie pour de graves raisons de santé, la dernière fois en 1907, à sa grande tristesse.

L’esprit missionnaire qui continue à brûler dans son cœur le fait s’engager sur la voie de l’animation missionnaire par la prédication et la presse. Il voulait non seulement faire connaître les progrès de la foi dans le monde et recueillir des aides pour les missionnaires par des prières et des offrandes, mais surtout rendre l’Église plus consciente de mener à bien sa tâche d’évangélisation, avec davantage de missionnaires et de clergé indigène.

En tant que rédacteur de la revue « Le Missioni Cattoliche », et surtout avec son premier ouvrage « Missionari autem pauci » (Les missionnaires sont peu nombreux), il suscite une vague d’enthousiasme pour les missions et un grand nombre de vocations missionnaires : ainsi commence sa grande tâche d’animation missionnaire de tout le clergé à laquelle il se consacre sans ménager ses efforts. Son projet de fonder une « Union missionnaire du clergé » a été réalisé en 1916, avec l’approbation du pape Benoît XV.

Le premier congrès international de l’Union, le 3 janvier 1922, met en évidence la nécessité d’enseigner la missiologie dans les séminaires, une matière encore inconnue dans les instituts de formation catholiques.

Le père Manna a insisté, dans ses publications toujours plus nombreuses, sur le rôle irremplaçable des prêtres dans la proclamation de l’Évangile et l’éducation de la conscience missionnaire de l’ensemble du peuple de Dieu.

Dans son encyclique « Maximum Illud » (1919), le pape Benoît XV recommande la présence de l’Union dans tous les diocèses, encourageant ainsi sa large diffusion. Dans ce contexte, le père Manna s’est consacré à une grande activité de prédication et d’impression, inspirant Évêques, prêtres et laïcs à l’idéal missionnaire.

Sa devise était « Tous missionnaires ! ». Pour le Père Manna, tous les baptisés, mais surtout tous les prêtres sont des missionnaires, et il a déploré que les prêtres négligent la fonction première et fondamentale de l’Église, l’évangélisation du monde, du monde entier, précédant ainsi ce que le Concile Vatican II allait déclarer solennellement.

Outre les prêtres, les religieux et les religieuses, ainsi que les laïcs consacrés, étaient reconnus comme des missionnaires naturels. En 1949, avec le décret « Huic Sacro », la Congrégation de Propaganda Fide leur ouvre également la possibilité de rejoindre l’Union. Par un décret du 28 octobre 1956, l’Union se voit conférer par Pie XII le titre de « pontificale » et est rebaptisée « Union pontificale missionnaire du clergé, des religieux et des laïcs consacrés », connue simplement sous le nom d’ « Union Pontificale Missionnaire » (UPM). Avec la Lettre apostolique « Graves et increscentes » du 5 septembre 1966, saint Paul VI a exprimé sa reconnaissance de l’UPM, en la recommandant à nouveau à tous les évêques de l’Eglise.

Le père Manna fut également Supérieur général de son Institut de 1924 à 1934. En 1926, le Séminaire des Missions étrangères de Milan fut uni au Séminaire Missionnaire de Rome, donnant naissance à l’Institut Pontifical des Missions Etrangères (PIME). De 1937 à 1941, le père Manna a été secrétaire international de l’Union. En 1943, il devient supérieur de la province d’Italie du Sud et s’installe à Ducenta, au séminaire du Sacré-Cœur pour les Missions étrangères, qu’il a lui-même créé.

Ses « Observations sur la méthode moderne d’évangélisation », dans lesquelles il propose une formation différente des séminaristes indigènes et l’établissement d’Églises locales confiées à un clergé indigène, sont le résultat de ces années d’engagement. Tard dans sa vie, il a élaboré son plan missionnaire universel, « Nos ‘Églises’ et la propagation de l’Évangile », invitant les anciennes Églises à créer des séminaires missionnaires pour participer directement à l’évangélisation du monde et à aider les jeunes Églises missionnaires.

Le père Paolo Manna est décédé à Naples le 15 septembre 1952.
saint Jean-Paul II l’a proclamé bienheureux le 4 novembre 2001 et, dans l’homélie de la messe qu’il a présidée sur la place Saint-Pierre, il a déclaré : « Chez le Père Paolo Manna, nous apercevons également un reflet particulier de la gloire de Dieu. Il consacra toute son existence à la cause missionnaire. Dans toutes les pages de ses écrits apparaît la personne vivante de Jésus, centre de la vie et raison d’être de la mission. »

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Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

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