Le Saint-Siège est « fermement convaincu que l’OSCE représente un élément important » de l’« architecture de paix » : c’est ce qu’a déclaré Mgr Janusz S. Urbanczyk, représentant permanent du Saint-Siège à l’Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe (OSCE) et auprès des autres organisations internationales à Vienne. Il a cité les paroles du pape François à ce sujet : « À chaque époque, la paix est à la fois un don d’en haut et le fruit d’un engagement partagé. En effet, on peut parler d’une ʻarchitectureʼ de paix, à laquelle contribuent différentes institutions de la société, et d’un ʻartʼ de la paix qui implique directement chacun de nous. »
Mgr Urbanczyk est intervenu sur le discours du président en exercice de l’OSCE, le ministre des Affaires étrangères de la Pologne, M. Zbigniew Rau, à une réunion spéciale de l’OSCE, le 13 janvier 2022.
Le Saint-Siège estime que l’OSCE « peut et doit continuer à jouer un rôle décisif pour assurer la sécurité et la stabilité dans son espace et au-delà, conformément à sa nature et à sa portée en tant qu’organisation de sécurité régionale », a dit Mgr Urbanczyk.
Il a souligné que « les défis à la stabilité et à la sécurité ne sont pas étrangers à la région de l’OSCE ». Le représentant permanent du Saint-Siège a rappelé que dans son message pour la célébration de la Journée mondiale de la paix le 1er janvier, le pape François avait déclaré : « Malgré de nombreux efforts visant à un dialogue constructif entre les nations, le bruit assourdissant de la guerre et des conflits s’intensifie. »
Il a aussi rappelé « une autre observation » du pape François qui « ne semble pas étrangère » à l’OSCE : « Lors de son discours annuel au corps diplomatique accrédité près le Saint-Siège, il s’est dit préoccupé par la diminution de l’efficacité de nombreuses organisations internationales face aux défis contemporains « en raison de leurs visions divergentes des objectifs qu’ils souhaitent poursuivre ». » Les agendas, a dit le pape, « sont de plus en plus dictés par un état d’esprit qui rejette les fondements naturels de l’humanité et les racines culturelles qui constituent l’identité de nombreux peuples ».
C’est pourquoi la délégation du Saint-Siège « se félicite de la détermination de la Présidence polonaise à ‘faire en sorte que toutes les voix soient entendues et que tous les avis soient pris en compte’ ». « Nous ne pouvons relever efficacement les défis que par le consensus (règle d’or dans le processus décisionnel de notre Organisation), qui exige une volonté d’écouter attentivement et de prendre dûment en considération les arguments de tous les États participants », a déclaré Mgr Urbanczyk.
La délégation du Saint-Siège « encourage la Présidence polonaise », « à continuer de se concentrer et de mettre l’accent sur la liberté de religion », a souligné le représentant permanent. Le Saint-Siège considère « qu’il est de son devoir propre d’insister sur cette liberté, non pas en raison d’un intérêt purement individuel ou d’un manque d’intérêt pour d’autres libertés, mais parce que – comme l’a dit saint Jean-Paul II – ‘ce droit est le test décisif pour le respect de tous les autres droits de l’homme’ ».
« Nous espérons, a dit Mgr Urbanczyk, qu’une attention particulière sera accordée à l’intolérance et à la discrimination croissantes à l’égard des chrétiens, des juifs, des musulmans et des membres d’autres religions. » De « tels phénomènes ignobles », a-t-il souligné, « ne constituent pas seulement une violation de la liberté religieuse, mais peuvent déclencher des violences et des conflits à plus grande échelle, menaçant ainsi la sécurité et la stabilité de l’espace de l’OSCE ».
