Le pape François critique « la cancel culture qui envahit de nombreux domaines et institutions publiques ». « Il s’agit d’une forme de colonisation idéologique qui ne laisse pas de place à la liberté d’expression, souligne-t-il, et qui, aujourd’hui, prend de plus en plus la forme de la cancel culture. »
Le pape a évoqué ce problème dans son long discours de début d’année devant le Corps diplomatique accrédité près le Saint-Siège, le 10 janvier 2022, dans la Salle des Bénédictions.
Le pape explique qu’« au nom de la protection de la diversité, on finit par effacer le sens de toute identité, avec le risque de faire taire les positions qui défendent une idée respectueuse et équilibrée des différentes sensibilités ». Aujourd’hui, poursuit-il, « on assiste à l’élaboration d’une pensée unique – dangereuse – contrainte de nier l’histoire, ou pire encore, à la réécrire sur la base de catégories contemporaines, alors que toute situation historique doit être interprétée selon l’herméneutique de l’époque et non selon l’herméneutique actuelle ».
Le pape souligne que « le manque d’efficacité de nombreuses organisations internationales » est « dû à la vision différente qu’ont les différents membres des objectifs qu’ils devraient se fixer ». Souvent, « le centre d’intérêt se déplace vers des questions qui, par nature, sont clivantes et ne sont pas strictement liées à l’objectif de l’organisation ».
La « conséquence » de cette démarche est l’apparition « des agendas de plus en plus dictés par un mode de pensée qui nie les fondements naturels de l’humanité et les racines culturelles qui constituent l’identité de nombreux peuples ».
Dans son discours, le pape François invite à « retrouver le sens de notre identité commune en tant qu’unique famille humaine ».