Dans son traditionnel discours de début d’année devant le Corps diplomatique accrédité près le Saint-Siège, le pape François a évoqué la situation sanitaire due à la pandémie qui « continue à créer de l’isolement social et à faire des victimes », parmi lesquelles le nonce apostolique Mgr Aldo Giordano, « bien connu et estimé au sein de la communauté diplomatique » et décédé le mois dernier. La lutte contre la pandémie « exige encore un effort considérable de la part de tous », a souligné le pape.
Le pape François a, comme chaque année, adressé ses voeux aux 183 ambassadeurs accrédités près le Saint-Siège, dont environ la moitié sont résidents à Rome, ce lundi 10 janvier 2022, dans la Salle des Bénédictions de la basilique Saint-Pierre. Abordant dès le début de son long discours la question de la pandémie actuelle, le pape a déclaré que la poursuite de « l’effort pour immuniser autant que possible la population » exigeait « un engagement multiple au niveau personnel, politique et de la communauté internationale tout entière ».
Au niveau personnel, le pape a fait observer que la pandémie « nous impose une sorte de “cure de réalité” qui exige de regarder le problème en face et d’adopter les solutions appropriées pour le résoudre ». Il a mis en garde contre le risque de se laisser influencer par « l’idéologie du moment, souvent construite sur des informations infondées ou sur des faits mal documentés ». Les vaccins « ne sont pas des outils magiques », a-t-il fait observer, mais « ils représentent certainement, en plus des traitements qui doivent être développés, la solution la plus raisonnable pour la prévention de la maladie ».
Le pape a invité les politiques à rechercher « le bien de la population par des décisions de prévention et d’immunisation » permettant aux citoyens de se sentir « impliqués et responsables ». Il a déploré « le manque de fermeté dans les décisions et de clarté dans la communication » qui « engendre la confusion, crée la méfiance et sape la cohésion sociale en alimentant de nouvelles tensions ». Une « communication transparente des problématiques et des mesures appropriées pour y faire face » est nécessaire, a-t-il souligné, pour sauvegarder l’unité.
Enfin, le pape a plaidé auprès de la communauté internationale, afin que « l’ensemble de la population mondiale ait un accès égal aux soins médicaux essentiels et aux vaccins ». Aux Etats, il a demandé d’ « adopter une politique de partage désintéressée, comme principe-clé pour garantir à tous l’accès aux outils de diagnostic, aux vaccins et aux médicaments », et à certaines institutions mondiales d’ajuster « leurs instruments juridiques » à cette fin. Le pape François a également invité les gouvernements et les organismes privés à coordonner leur réponse « à tous les niveaux », à travers « de nouveaux modèles de solidarité et par des instruments permettant de renforcer les capacités des pays qui en ont le plus besoin ».