L’éducation est « le premier vecteur du développement humain intégral parce qu’elle rend la personne libre et responsable », souligne le pape François rappelant aussi que « le processus éducatif » est « une expression éminente du dialogue ».
Dans son discours prononcé devant le corps diplomatique ce lundi 10 janvier 2022, le pape met en évidence les éléments qu’il considère « essentiels pour favoriser une culture du dialogue et de la fraternité » : l’éducation et le travail.
L’éducation occupe « une place particulière », affirme le pape : grâce à l’éducation « se forment les nouvelles générations, qui sont l’espérance et l’avenir du monde ». L’éducation « génère … la culture et construit des ponts de rencontre entre les peuples ».
Le pape François rappelle que l’Église « a toujours reconnu et valorisé le rôle de l’éducation dans la croissance spirituelle, morale et sociale des nouvelles générations ». Il dit que c’est « d’autant plus » « une cause de douleur » pour lui « de constater que dans divers milieux éducatifs … des abus sur mineurs ont eu lieu, avec de graves conséquences psychologiques et spirituelles pour les personnes qui les ont subis ». Le pape souligne qu’« il s’agit de crimes sur lesquels il faut avoir la ferme volonté de faire la lumière en examinant les cas individuels, afin d’établir les responsabilités, de rendre justice aux victimes et d’empêcher que de telles atrocités ne se reproduisent à l’avenir ».
Le pape soulève également la question de la dépendance des jeunes de « réalités virtuelles », surtout à l’époque de la pandémie qui « a empêché de nombreux jeunes d’accéder aux établissements éducatifs ». « Nombreux sont ceux » qui « ont trouvé refuge dans des réalités virtuelles qui créent des liens psychologiques et émotionnels très forts », dit le pape. Sans « nier » « l’utilité de la technologie et de ses produits », le pape souhaite « rappeler l’urgence de veiller à ce que ces outils ne remplacent pas les véritables relations humaines, au niveau interpersonnel, familial, social et international ». Il met en garde rappelant que « si l’on apprend à s’isoler dès le plus jeune âge, il sera plus difficile à l’avenir de construire des ponts de fraternité et de paix ».
Travail : « facteur indispensable pour construire et préserver la paix »
Le travail est « le deuxième élément » essentiel « pour favoriser une culture du dialogue et de la fraternité », affirme le pape. C’est un « facteur indispensable pour construire et préserver la paix ».
Le pape rappelle « combien la pandémie a mis à rude épreuve l’économie mondiale, avec de graves répercussions sur les familles et les travailleurs ». « Elle a mis encore plus en évidence les inégalités persistantes dans divers domaines socio-économiques », souligne le pape.
Dans le contexte actuel, estime-t-il, « la prise de conscience de la valeur du travail revêt une importance accrue, car il n’existe pas de développement économique sans travail ». Le pape François souligne « la valeur » du « travail humain » qui est « aussi une occasion de découverte de sa propre dignité, de rencontre et de croissance humaine ».
Le travail est également « un moyen privilégié par lequel chacun participe activement au bien commun et apporte une contribution concrète à la construction de la paix ».
Le pape appelle à « renforcer la coopération entre tous les acteurs au niveau local, national, régional et mondial, surtout dans les temps à venir ». « Les années à venir », explique-t-il, seront l’occasion « de faciliter l’accès à un travail digne et d’œuvrer au respect des droits humains et à des niveaux adéquats de rémunération et de protection sociale ».