Rencontre avec les jeunes à Athènes, 6 déc. 2021 © Vatican Media

Rencontre avec les jeune s à Athènes, 6 déc. 2021 © Vatican Media

Grèce: Aboud, 18 ans, rescapé de la guerre et du naufrage, témoigne

Aux côtés de Katerina et de Ioanna

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Aboud, 18 ans, rescapé de la guerre et du naufrage, a témoigné devant les jeunes et devant le pape François, à Athènes, à Maroussi, au lycée Saint-Denys des Ursulines, ce lundi 6 décembre 2021.

Le pape François a écouté les témoignages de trois d’entre eux, qu’il avait lus auparavant, a-t-il précisé, et pour lesquels il les a remerciés. C’est sur leurs expériences que le pape a fondé son intervention qu’il a conclue ainsi : « Dieu vous aime, ayez courage, allez de l’avant ! ».

Reconnaissance et gratitude : c’est ce qui ressort des témoignages d’Aboud, le Syrien qui a fui les bombes de son pays, encore enfant, et qui rêve de devenir « utile » dans la société civile ; de Katerina, des Philippines, dont la foi s’est fortifiée et le cœur s’est ouvert aux autres, fruit mystérieux de la pandémie ; et de Ioanna, Grecque, qui s’est engagée auprès des jeunes après avoir retrouvé la foi. C’est aussi le message de Mgr Petros Stefanou, responsable de la pastorale des jeunes, qui remercie le pape pour les paroles d’espérance données à son « petit troupeau ».

Voici notre synthèse de ces témoignages :

Le jeune Aboud Gabro, 18 ans, évoque la guerre dont il a souffert dans son pays, la Syrie, avant d’en partir en 2014, avec son jeune frère Mario, aujourd’hui âgé de 12 ans. Il n’a pas oublié les images de ses voisins, tués sur leur balcon par les rafales de mitraillettes des intégristes, ni les bombes qui ont fini par détruire leur maison, ni le manque d’électricité et d’eau au quotidien, ni les adieux à ses parents. « La guerre était chaque jour plus horrible », se souvient-il.

Aboud raconte les vaines tentatives pour obtenir un visa légal d’entrée en Grèce : « Il ne nous restait qu’à nous rendre en Grèce en bateau, en risquant notre vie ». Puis aux abords de « la côte de l’espérance » après trois essais, il ont dû passer la nuit « sur un rocher sans eau ni nourriture, à attendre l’aube, qu’un bateau de la garde côtière vienne nous sauver ». Il se remémore l’arrivée à Rhodes, où les habitants les ont « accueillis à bras ouverts », et enfin, Athènes. Remerciant ceux qui l’ont accueilli, sa famille et ses camarades d’études, Aboud partage ses rêves et son désir d’étudier « en Grèce et à l’étranger, si possible » pour « devenir un membre utile de la société civile ».

Pour sa part, la jeune Philippine, Katerina Binibini, se dit « bénie de Dieu » pour le don de sa vie et de sa famille. Sans cacher « les doutes » qui l’assaillent parfois face à la souffrance dans le monde ou à ses propres faiblesses, elle affirme que sa foi « s’est fortifiée » pendant les épreuves de la pandémie : « J’ai pu méditer et parler avec Dieu dans un climat de paix. J’ai compris que, dans les moments difficiles, nous sommes tous égaux et que nous devons convertir notre mentalité individualiste et aider notre prochain. »

Dans la vie de Ioanna Vidali, 26 ans, originaire de l’île de Tinos, il y a eu un tournant, lorsqu’elle a redécouvert la foi, reçue dans son enfance à travers des personnes qui ont compté pour elle : sa mère, sa grand-mère et une religieuse ursuline. Après avoir douté, adolescente, de son choix de marcher avec Dieu, elle est « sortie de sa torpeur » et a retrouvé le chemin de l’amour de Dieu : « Il m’a permis de tâtonner », « m’a donné la liberté d’essayer, jusqu’à ce que je découvre qui je suis vraiment, que je réalise à Qui j’appartiens », explique-t-elle. « Et là, j’ai compris sa grandeur ».  Depuis, elle s’est engagée dans l’animation pour les jeunes, certaine que sa foi est enracinée dans son cœur, « comme une boussole ».

Mgr Petros Stefanou, évêque de Syros, de Santorin et de la Crète, est responsable de la pastorale des jeunes, ceux qu’il appelle « le petit troupeau ». Il a souligné l’importance d’expériences comme les « Rencontres panhelléniques des jeunes », ou les Journées mondiales de la jeunesse : Elles « soutiennent » leur enthousiasme et les aide à « prendre conscience qu’ils avancent sur un chemin de foi avec des jeunes du monde entier et en communion avec toute l’Eglise ». L’évêque a remercié le pape pour ses paroles d’espérance qui les aident à « découvrir continuellement dans le quotidien la beauté d’être amis du Christ et membres vivants de son Eglise ».

La prière des jeunes

Au cours de la prière qui a suivi les paroles du pape, les jeunes ont demandé au Seigneur la grâce de pouvoir « parcourir ensemble le chemin qui conduit du doute à l’espérance et de l’obscurité à la lumière ». Ils ont évoqué leur souffrance « qui se mêle au cri des opprimés et des oubliés », et demandé à Jésus de les aider à « saisir toutes les opportunités pour grandir » dans son amour, « pour pouvoir le donner à nos frères » : « Nous t’offrons notre esprit, notre cœur, nos mains : utilise-les, pour redonner ton amour au monde », ont-ils imploré. « Seigneur Jésus, aide nos petites communautés à se fortifier dans la fraternité et dans l’unité ; c’est toi qui, vivant au milieu de nous, attireras et conduiras à toi ceux qui t’ignorent et qui éclaireras le cœur de ceux qui te cherchent ».

Voici leur prière:

« Père des cieux, nous te remercions infiniment de nous avoir donné cette rencontre avec le pape François. Sa parole est pour nous ta parole et elle nous encourage à rêver et à espérer ton royaume d’amour parmi nous. Nous nous engageons à le réaliser dès maintenant, en témoignant par notre vie de ton amour, en fortifiant nos communautés par le lien de l’amour mutuel afin que le monde croie. »

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Hélène Ginabat

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