Un miracle attribué à l’intercession de la bienheureuse Marie de Jésus (dans le monde, Carolina Santocanale), 1852-1923, fondatrice de la Congrégation des Sœurs Capucines de l’Immaculée Conception de Lourdes, a été reconnu par le Vatican, ouvrant ainsi la voie à sa canonisation.
Le pape François a autorisé la Congrégation pour les causes des saints à promulguer neuf décrets concernant deux miracles, cinq martyres et six reconnaissances de « vertus héroïques », lors d’une audience accordée le 25 novembre 2021, au préfet, le cardinal Marcello Semeraro.
Carolina Santocanale est née à Palerme le 2 octobre 1852. Elle appartient à la famille noble des barons de Celsa Reale et est éduquée comme les enfants nobles. Elle fait sa première communion à l’âge de huit ans, préparée par sa mère, et suit ses études à la maison, lit-on dans sa biographie en italien publiée sur le site de la Congrégation des Sœurs Capucines de l’Immaculée Conception de Lourdes.
À seize ans, « c’est une belle fille et comme tout jeune de son âge, elle aime prendre soin de son apparence, paraître belle ». Mais petit à petit elle « fait l’expérience d’une union intime avec Dieu dans la prière » et « commence à apprécier la beauté de la ‘virginité’ ». Carolina écrit une note qu’elle place sur son bureau et qu’elle relit souvent : « Carolina … ton bonheur est enfermé dans ta virginité… Combats avec confiance dans le Cœur de Jésus et n’aie pas peur d’être gagnée. Courage! »
À 19 ans, elle est appelée au chevet de son grand-père mourant à Cinisi, où elle rencontre Don Mauro Venuti, le prêtre qui devient son directeur spirituel. À l’âge de 21 ans, elle accepte de devenir « présidente » des Filles de Marie dans la paroisse de S. Antonio Abate à Palerme.
Carolina est attirée par une vie contemplative monastique, mais en même temps elle a beaucoup de compassion pour les pauvres et les personnes abandonnées et elle veut les aider par les actions concrètes.
La création – sous le pontificat du pape Léon XIII – du Troisième ordre franciscain (aujourd’hui Ordre franciscain séculier) lui permet de fusionner ses deux idéaux : la contemplation, suivant la mystique de saint François d’Assise, et l’action.
La prise de la décision sur sa vocation est suivie d’une maladie dangereuse : « seize longs mois de douleurs atroces, de souffrances inouïes… pas même la force de faire le signe de croix ».
Carolina se rétablit en 1887 grâce à l’aide d’un médecin, ami de la famille, et à l’intercession de saint Joseph. Le 13 juin, elle prend l’habit religieux comme tertiaire franciscaine suivie par trois jeunes de sa paroisse.
Elle choisit le nom de Sœur Marie de Jésus. « Comme saint François, raconte sa biographie, elle devient pauvre parmi les pauvres et la sacoche sur les épaules elle fait du porte-à-porte, défiant la colère de son père qui s’en sent profondément humilié, et donne aux pauvres ce qu’elle a collecté en préparant chaque jour une soupe chaude avec l’aide de ses sœurs. »
Mère Marie de Jésus meurt le 27 janvier 1923 à Cinisi (Italie).
Quelques jours avant sa mort, le 24 janvier 1923, la Congrégation est érigée en institut de droit diocésain. En 1947, la Congrégation est érigée en institut de droit pontifical et en 1968 elle obtient le Decretum laudis.
Aujourd’hui, la Congrégation des Sœurs Capucines de l’Immaculée Conception de Lourdes s’occupe de l’éducation des enfants et des adolescents dans les écoles et collèges, organisent l’accueil de jour de mineurs en difficulté et leur trouve les foyers familiaux, assiste aux femmes âgées en maison de retraite et aux handicapés physiques et mentaux.