Un miracle attribué à l’intercession du bienheureux prêtre néerlandais Titus Brandsma (au siècle : Anno Sjoerd), 1881-1942, religieux de l’Ordre des Carmes, a été reconnu par le Vatican, ouvrant ainsi la voie à sa canonisation.
Prêtre, journaliste catholique, professeur de philosophie et de l’histoire du mysticisme, recteur de l’université catholique de Nimègue et martyr, il a été tué en haine de la foi le 26 juillet 1942 à Dachau (Allemagne).
Le pape a approuvé en tout la publication de neuf décrets de la Congrégation pour les causes des saints pour deux miracles, cinq martyres et les « vertus héroïques » de six baptisés.
Titus Brandsma est né sous le nom de Anno Sjoerd Brandsma le 23 février 1881, près de Bolsward, au Pays-Bas, lit-on dans sa biographie publiée par les Carmes. À onze ans, il commence ses études secondaires chez les Franciscains, mais « la spiritualité séculaire du Carmel, avec son attention particulière à la dimension mystique de la vie de foi, l’attire fortement ». Titus entre au Carmel de Boxmeer en 1895.
En 1905, il est ordonné prêtre. En 1909, il obtient le doctorat en philosophie à l’Université Grégorienne, à Rome. Dès son retour, Titus est nommé professeur au grand séminaire de son Ordre.
En 1923, Titus Brandsma est nommé professeur à l’Université Catholique de Nimègue. Il est chargé d’enseigner l’histoire de la philosophie et du mysticisme, en particulier le mysticisme des Pays-Bas.
En 1935, Titus donne des conférences en Amérique sur le mysticisme du Carmel. Il prend la parole à l’Université de Washington, dans des collèges à Chicago, Niagara Falls et Middletown, ainsi que dans les couvents des Carmes, dont ceux de New York et d’Allentown.
« Écrire était pour lui un besoin, car il croyait que la vie mystique appartient au peuple », lit-on dans sa biographie : il porte secours aux journaux en difficulté dans un contexte politique de plus en plus inquiétant, après l’arrivée au pouvoir d’Hitler. Dès 1935, Titus s’oppose publiquement, dans des enseignements et des publications, aux théories nazies et à la persécution des Juifs.
Quand l’occupation allemande devient un fait, le 10 mai l940, « il réagit vigoureusement » contre la discrimination des enfants juifs dans les écoles. « Sans reculer devant des démarches personnelles dangereuses, il entrera dans une lutte qui exigera tout ce qu’un homme peut donner. Il entreprend un voyage long et périlleux pour visiter les rédacteurs de tous les journaux catholiques afin de leur communiquer la décision des évêques et de les inviter à prendre position contre le nazisme. »
Le 19 janvier l942, Titus est arrêté au couvent des Carmes de Nimègue et emprisonné. Il est détenu à la prison d’Arnhem, transféré à Scheveningen, puis déporté à Amersfoort et finalement dirigé vers le camp de concentration de Dachau le 13 juin.
Dans la baraque des malades, il reçoit la piqûre létale et meurt le 26 juillet 1942.
Il est béatifié le 3 novembre 1985 en tant que martyr par le pape Jean-Paul II.