« Jennifer, de l’enfer de la prostitution à la lumière »: Radio Vatican (Olivier Bonnel) a recueilli le témoignage de cette jeune femme qui a remis au pape son vêtement de pèlerin sur le parvis de la basilique Sainte-Marie-des-Anges, ce vendredi 12 novembre 2021, lors de son pèlerinage privé à Assise, en préparation à la Journée mondiale des pauvres de dimanche prochain 14 novembre.
Elle a lu au pape son témoignage: « La mine grave, le Souverain Pontife a écouté attentivement les quelques mots que Jennifer avait couché sur une feuille en anglais. Sweat à capuche sur la tête et masque devant la bouche, cette jeune Nigériane de 23 ans est une rescapée, comme tant d’autres personnes venues à Assise rencontrer l’évêque de Rome. »
Elle disait: «Vous êtes comme notre père, merci d’être parmi nous (…). J’ai été victime de trafic humain et l’on m’a prostituée. J’ai passé huit mois en Libye, et après avoir traversé la mer sur un bateau gonflable, j’ai passé deux ans en Italie… Je suis heureuse de prier avec vous et d’être bénie par vous.»
« La Fondation Magdalena travaille avec des anciennes prostituées, leur offre un toit, un travail et surtout un regard aimant », précise Radio Vatican qui cite Jennifer: une association «pour ceux qui veulent commencer une nouvelle vie : comme moi !»
« Depuis deux mois, Jennifer vit dans des familles d’accueil à Grenoble. Elle est venue grâce au bouche-à-oreilles », explique encore Olivier Bonnel: « Jennifer vient de commencer une formation professionnelle dans le nettoyage afin de trouver prochainement du travail. Elle doit encore apprendre le français mais sa vie a changé depuis qu’elle a fait confiance à l’association. »
«Je me suis sentie bénie, je suis heureuse», explique la jeune femme après que le Pape lui a dit quelques mots, posant sa main sur son front: «Ma vie était un chaos, mais aujourd’hui elle a changé et je remercie Dieu, j’ai une nouvelle famille. (…) J’ai dit à Rodolphe que je voulais avoir une nouvelle vie, ne pas revenir en arrière, et j’ai demandé à Dieu de m’aider» explique Jennifer.
Rodolphe Baron, président de la Fondation Magdalena confie à son tour: «Il faut parfois des mois de rencontres pour que les femmes nous fasse confiance. Avec Jennifer, il a suffit d’un rendez-vous. (…) Son expérience, le fait qu’elle démarre une formation pour avoir un travail donne beaucoup de courage à toutes ces personnes qui sont sous l’emprise des réseaux de prostitution. (…) On sent qu’avec les plus pauvres, le pape est comme un poisson dans l’eau. Ils leur donne beaucoup de joie et d’espoir malgré les épreuves que ces personnes traversent. »
Créée en 1998 à Boulogne-Billancourt par le Père Jean-Philippe Chauveau, l’association Magdalena (92) a ensuite donné naissance a trois autres associations à Grenoble (38) et Orléans (45) en 2014, puis à Lyon (69) en 2020 et Toulouse (31) en 2021, ainsi qu’à deux association soeurs : La Maison Magdalena à Ecuelles (77) en 2016, et Solenciel (38) en 2017.
L’association Magdalena a pour objectif d’aller à la rencontre des personnes les plus démunies, à travers plusieurs activités.
La finalité de Magdalena est de créer des lieux d’accueil, d’écoute, de service, au cœur de nos paroisses, pour aider à redécouvrir que toute personne est digne d’être aimée. Nous ne voulons pas être uniquement dans une relation de service, mais de gratuité dans le don de soi à l’autre.
La priorité est que chaque personne soit acceptée telle qu’elle est.
En 2020, l’association comptait plus de 350 bénévoles entre les 5 structures.
