Mgr Gabriele Giordano Caccia © Holy See Mission

Mgr Gabriele Giordano Caccia © Holy See Mission

ONU : Mgr Caccia plaide pour accélérer la réforme (traduction complète)

Print Friendly, PDF & Email

Pour une plus grande efficacité face aux défis actuels

Share this Entry
Print Friendly, PDF & Email

Les Nations Unies, « essentielles pour un multilatéralisme efficace, doivent être réformées et revigorées », a souligné Mgr Caccia, demandant des « efforts accrus » pour « remédier aux inefficacités » et « éliminer les bugs de son “système d’exploitation“ », sans toutefois le remplacer.

Mgr Gabriele Caccia, nonce apostolique et observateur permanent du Saint-Siège auprès des Nations Unies, est intervenu à la séance plénière informelle de l’assemblée générale des Nations Unies sur le rapport du secrétaire général intitulé Notre programme commun, à New York, le 2 novembre 2021.

Énumérant les « nombreux défis » et les « véritables crises » auxquelles est confrontée la communauté internationale, le représentant du Saint-Siège a rappelé la demande du pape François à la communauté internationale, en 2015, de « faire en sorte que nos institutions soient vraiment efficaces dans leur combat contre tous ces fléaux ».

Mgr Caccia s’est félicité des « nombreuses suggestions présentées dans Notre programme commun » par le secrétaire général. Elles constituent « une tentative audacieuse de répondre aux aspirations communes et de relever de nombreux défis », a-t-il souligné, et nécessitent « des discussions bien préparées » afin d’éviter des « controverses » inutiles.

Voici notre traduction du discours prononcé par Mgr Caccia en anglais.

Allocution à New York

Monsieur le Président,

Le Saint-Siège est reconnaissant envers le président de l’assemblée générale d’avoir convoqué cette séance plénière informelle afin de faire avancer les discussions sur le rapport du secrétaire général intitulé Notre programme commun, ainsi qu’envers le secrétaire général pour toutes les consultations tenues et le travail entrepris en préparation du rapport.

La réunion de ce jour se tient quelques jours à peine après le 75e anniversaire de l’entrée en vigueur de la charte des Nations unies, nous rappelant une fois encore que la charte demeure non seulement le fondement de cette organisation internationale, mais qu’elle est et doit continuer d’être le document directeur de l’ONU face aux défis anciens et nouveaux.

Comme le décrit le secrétaire général dans Notre programme commun, la communauté internationale est aujourd’hui en effet confrontée à de nombreux défis et à de véritables crises, des guerres et des conflits armés dans différentes régions du monde, à la pandémie de Covid-19 et à ses conséquences, aux effets désastreux du changement climatique, à la pauvreté et à la faim généralisée, aux injustices et au déni des droits humains universels, au manque d’éducation et de soins de santé, à la corruption et aux autres échecs de leadership, à la fracture numérique et au manque de confiance et de solidarité croissant.

Dans son discours à l’assemblée générale en 2015, Le pape François a appelé la communauté internationale « à faire en sorte que nos institutions soient vraiment efficaces dans leur combat contre tous ces fléaux ». (1) Conformément à l’appel du pape, le Saint-Siège a exprimé son soutien à la demande formulée par des États membres dans la Déclaration sur la commémoration du 75e anniversaire des Nations Unies, pour que le secrétaire général présente « des recommandations pour faire progresser notre programme commun », les aspirations communes et partagées des Nations Unies.

Les nombreuses suggestions présentées dans Notre programme commun constituent une tentative audacieuse de répondre aux aspirations communes et de relever de nombreux défis. Alors que le Saint-Siège continue son étude détaillée du rapport, je me limiterai à faire quelques observations :

Premièrement, la nature exhaustive du rapport et de ses propositions mérite des discussions bien préparées. Le Saint-Siège encourage donc les États membres à prendre des décisions en temps opportun en ce qui concerne les forums les plus appropriés dans lesquelles ces discussions se tiendront, leur format et leurs résultats, ainsi que les relations entre les différentes discussions. Cela permettra également d’éviter des controverses ou des conséquences involontaires entre, d’une part les indications précieuses du rapport du secrétaire général, qui n’est pas un document juridique ou négocié au niveau intergouvernemental, et d’autre part un processus dirigé par les États.

Deuxièmement, pour répondre aux besoins et aux espoirs du monde, les Nations Unies, qui sont essentielles pour un multilatéralisme efficace, doivent être réformées et revigorées, comme l’indique le secrétaire général. Le Saint-Siège soutient les appels à des efforts accrus pour faire avancer la revitalisation et la réforme de l’ONU, conformément aux processus existants et à leurs mandats, sous la direction des États membres. La mise à niveau vers les « Nations Unies 2.0 », que demande Notre programme commun, doit consister à remédier aux inefficacités et à éliminer les bugs de son « système d’exploitation », et non à le remplacer.

Enfin, le secrétaire général fait des propositions qui méritent une plus grande réflexion, en particulier celles qui concernent les futures conférences, sommets, plans et programmes. Il serait très utile à l’assemblée générale que les États soient en mesure de relier ces propositions à des mécanismes et des processus intergouvernementaux existants ou en cours.

En conclusion, Monsieur le Président, Notre programme commun est une présentation puissante des défis auxquels le monde d’aujourd’hui est confronté et expose des propositions intéressantes sur ce que la communauté internationale pourrait faire pour répondre à ces besoins.

Le Saint-Siège assure cette assemblée et le secrétaire général de notre intérêt dans les discussions à venir et s’engagera de manière constructive pour que le Programme puisse être vraiment commun et partagé au niveau mondial.

Je vous remercie, Monsieur le Président.

NOTE

(1) Pape François, discours à l’assemblée générale des de l’Organisation des Nations Unies, 25 septembre 2015.

© Traduction de Zenit, Hélène Ginabat

 

Share this Entry

Hélène Ginabat

FAIRE UN DON

Si cet article vous a plu, vous pouvez soutenir ZENIT grâce à un don ponctuel