Lourdes © Anita Sanchez

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Assemblée des évêques de France: la « transition écologique » et « l’écologie intégrale », un bilan

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Entretien de Pascal Balmand à Radio Vatican

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A l’occasion de la réflexion des évêques de France à Lourdes sur l’écologie humaine intégrale, Pascal Balmand, chef de projet « Transition écologique et écologie intégrale » à la CEF, évoque la participation de personnes en grande précarité, pour rappeler l’importance du « cri des pauvres » et du « cri de la terre », dans un entretien accordé à Radio Vatican (Delphine Allaire). Une dynamique a été enclenchée dans les diocèses.
Une cohérence de fond

Il souligne la « synodalité » vécue pendant cette assemblée d’automne (2-8novembre 2021), notamment par l’écoute des plus démunis : « Une forte et belle rencontre donnant à vivre une Église vivante et joyeuse, fraternelle et accueillante. Chaque évêque est venu avec deux invités de son diocèse dans «l’esprit de synodalité» si caractéristique des séquences consacrées à la mise en œuvre de Laudato si’ lors des assemblées plénières des évêques. Une soixantaine de personnes très précaires étaient aussi présentes accompagnées de mouvements tels que le Secours catholique, la Société de saint-Vincent de Paul, l’Œuvre d’Orient, la Fraternité Saint-Laurent, des diaconies diocésaines… 36 heures durant lesquelles la parole des personnes en grande précarité fut au cœur des débats. Il était beau de voir comment ces personnes se sont senties prises au sérieux, écoutées, et je l’espère, entendues. »

Pascal Balmand revient sur le lien mis en évidence par le pape François entre le souci des pauvres et la sauvegarde de la planète: « Le Pape invite à entendre en même temps «la clameur de la terre» et «la clameur des pauvres», le cri des pauvres, le cri de la terre. La manière dont l’on se comporte vis-à-vis de la Création en dit long sur la manière dont l’on se comporte vis-à-vis de ses frères les plus fragiles, et réciproquement.  C’est le fameux «tout est lié» sous-tendant la logique de l’encyclique. Une cohérence de fond en somme, en termes d’attitude intérieure et spirituelle entre le rapport au frère et le rapport à la Création. »

La dimension spirituelle, fraternelle et la prise en compte de la Création

Pour le chef de projet, il s’agit de proposer une vision de la société: « Être dans la proposition de ce que nous avons de spécifique, car nous croyons que notre spécificité peut être féconde pour tous. Sur le terrain écologique, il s’agit de la dynamique de l’écologie intégrale. Les questions environnementales ne peuvent être sérieusement être traitées sans prise en compte des questions sociales, et sans démarche anthropologique ou spirituelle. L’enjeu est la vision que nous avons de la société, donc de la personne humaine. Il relève d’une volonté systémique, d’une démarche englobante à développer aux côtés aussi des autres croyants. Ensuite, les personnes précaires sont les moins polluantes mais sont les premières victimes de la crise environnementale; que ce soit dans les pays émergents, les diocèses ultramarins ou en France métropolitaine. Ainsi, la sobriété contrainte, qu’il ne s’agit surtout pas de survaloriser -la pauvreté choisie est belle, mais la pauvreté subie est obscène- avec tout ce qu’elle appelle de fraternité incarne peut-être un chemin d’inspiration. »

Enfin, Pascal Balmand souligne la dynamique désormais enclenchée dans l’Eglise de France: « Un élan dans presque tous les diocèses. Quasiment tous ont instauré des équipes autour de l’écologie intégrale. Au moment du Temps pour la Création du 1er septembre au 4 octobre dernier, des rassemblements, pèlerinages, célébrations ont été magnifiquement vécu. De nombreuses lettres pastorales des évêques portent aussi de plus en plus sur l’écologie intégrale. Laudato si’ et sa mise en œuvre fait entièrement partie du paysage aujourd’hui. J’en veux aussi pour preuve la multiplication des lieux écologiques ecclésiaux -jardins partagés, éco-lieux-, où se vit l’articulation entre la dimension spirituelle, fraternelle et la prise en compte de la Création. Ce n’est pas un raz-de-marée, mais c’est un processus. »

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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