Le Saint-Siège appelle « les acteurs concernés à ne pas perdre de vue la voie politique et la nécessité de reprendre les négociations » pour que « Israéliens et Palestiniens trouvent la voie du dialogue et du pardon, et soient de patients bâtisseurs de paix et de justice » : c’est ce qu’a déclaré Mgr Gabriele Caccia, nonce apostolique et observateur permanent du Saint-Siège auprès des Nations Unies, citant les paroles du pape François.
Mgr Caccia est intervenu sur cette question aux débats de la 76e session de l’Assemblée générale de l’ONU le 25 octobre 2021, à New York. Il s’est également prononcé sur trois autres questions de l’ordre du jour : effets des rayonnements atomiques, coopération internationale concernant les utilisations pacifiques de l’espace extra-atmosphérique et opérations de maintien de la paix.
La situation des réfugiés palestiniens ne peut pas être considérée « simplement comme un point de l’ordre du jour », ce « serait un échec important de la part de la communauté internationale envers les filles et les garçons, les femmes et les hommes qui aspirent à une solution juste et durable à la question palestinienne », affirme Mgr Caccia.
Le Saint-Siège exhorte la communauté internationale à « être généreuse en s’engageant à soutenir financièrement » l’UNRWA (Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient) ainsi qu’à « s’assurer que les contributions sont versées en temps opportun ».
L’observateur permanent du Saint-Siège souligne que « le travail vital » de l’UNRWA s’effectue dans un contexte régional « très instable ». Comme l’a rappelé le haut-commissaire des Nations-Unies Philippe Lazzarini, « quatre des cinq zones où opère l’UNRWA sont simultanément en crise : Gaza, la Cisjordanie, y compris Jérusalem-Est, le Liban et la Syrie ».
Mgr Caccia rappelle que « les violents affrontements » de mai de cette année ont « fait des ravages sur les infrastructures, sans parler de la hausse des taux de chômage » à Gaza ou 70 % de la population reçoit une aide alimentaire. De plus, la crise socio-économique vécue au Liban, « où plus de la moitié de la population est tombée en dessous du seuil de pauvreté, y compris les réfugiés palestiniens qui y restent, a également eu un impact négatif ». « La bouée de sauvetage » que représente l’UNRWA, notamment en fournissant des emplois à de nombreux réfugiés palestiniens, a « constamment besoin de fonds fiables, prévisibles et durables ».
Tant que « la solution politique négociée tant attendue ne sera pas atteinte », souligne le nonce, le travail de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient restera une bouée de sauvetage. En particulier, « sa mission de construire un avenir meilleur pour les enfants afin qu’ils puissent aller à l’école, recevoir des soins médicaux et avoir accès à des repas réguliers et nourrissants est essentielle pour leur permettre de réaliser leur potentiel et de contribuer au bien de la société ». Cela « peut avoir un impact positif pour une plus grande stabilité régionale », ajoute-t-il. « La triste alternative, note Mgr Caccia, est de les condamner à une vie de pauvreté et de misère, et … là se profile le danger d’un extrémisme violent. »