Card. Pietro Parolin, discours à l'ONU © Vatican Media

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ONU : «L’importance cruciale de l’espérance», par le card. Parolin

Intervention à la 76e session de l’Assemblée générale

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Le cardinal secrétaire d’État Pietro Parolin a souligné « l’importance cruciale de l’espérance dans les affaires humaines » : « L’espérance, a-t-il dit, nous maintient motivés lorsque les problèmes et les désaccords semblent insolubles, elle facilite le pardon…elle favorise la résilience et nous incite à travailler dur même lorsque nous ne pourrons peut-être pas voir les résultats obtenus au cours de notre vie. » « Pour nous, chrétiens, a-t-il ajouté, l’espérance est le don le plus divin qui puisse exister dans le cœur de l’humanité. »

Le secrétaire d’État du Vatican est intervenu le 25 septembre 2021, en visio-conférence, à la 76e session de l’Assemblée générale des Nations unies qui s’est déroulée sur le thème: « Construire la résilience par l’espérance ».

S’appuyant sur l’encyclique Fratelli Tutti du pape François, le cardinal a dit que « pour affronter efficacement » de nombreuses « difficultés, nous devons les aborder avec ‘une espérance renouvelée’ basée sur les ‘réserves de bonté présentes dans le cœur humain’ ».

Sortir de la pandémie

Pour mieux sortir de la pandémie de COVID-19, a expliqué le cardinal, « nous devons nous appuyer sur un sens renouvelé de la solidarité fraternelle ». La pandémie nous a appris à quel point « notre monde est interconnecté, à quel point chaque État a ses propres vulnérabilités et qu’aucun État n’est capable de résoudre seul la crise ».

Nous devons travailler ensemble, a-t-il dit, « pour remédier à la situation de ceux qui se trouvent en ‘marge pharmaceutique’ et pour soulager les souffrances et les décès inutiles qu’eux et tant d’autres ont endurés et continuent d’endurer ».

Le secrétaire d’État a aussi rappelé que « la résilience nécessite un nouvel examen de la façon dont les systèmes de santé ont été largement submergés par la pandémie et ont laissé tant de personnes sans soins suffisants ou sans soins du tout ». Aujourd’hui, a-t-il poursuivi, « beaucoup n’ont pas accès aux tests, aux soins de base, aux vaccins ».

Développement durable : « repenser la relation entre les individus et l’économie »

La pandémie a eu « un impact négatif sur les programmes et activités de développement, ainsi que sur la mise en œuvre du Programme de développement durable 2030 », a constaté le cardinal Parolin. Cinq ans « de progrès » sur les 17 objectifs de développement durable « ont été interrompus, et dans certains cas inversés, par le virus et ses conséquences ».

Le secrétaire d’État a invité à « repenser le rapport entre les individus et l’économie » et à « veiller à ce que les modèles économiques et les programmes de développement restent au service des hommes et des femmes, en particulier ceux qui sont en marge de la société », plutôt qu’à « exploiter les personnes et les ressources naturelles ».

Répondre aux besoins de la planète

La prochaine COP26 à Glasgow est « une opportunité importante pour la résilience, a souligné le cardinal Parolin, car la communauté internationale a la chance de s’engager à nouveau pour la protection de notre maison commune ». En rappelant les « tragiques catastrophes naturelles » qui ont frappé plusieurs pays, dont Haïti, le cardinal a appelé « la communauté internationale à travailler ensemble et solidairement pour un développement durable ».

« Nous sommes obligés de renforcer notre ambition, a-t-il dit, car nous subissons actuellement les effets de décennies d’inaction en termes d’inondations extrêmes, de sécheresse, d’incendies de forêt, de fonte des glaciers, de recul des rivages, de malnutrition et de maladies respiratoires que la hausse des températures précipite. »

Respecter les droits des personnes

Le cardinal a rappelé que « nous continuons d’être témoins de l’impact terrible des crises et des conflits à travers le monde ». Il a exhorté les États « à tenir compte de l’appel du Secrétaire général et du pape François en faveur d’un cessez-le-feu mondial, et d’une responsabilité humanitaire partagée ».

Le secrétaire d’État a aussi souligné que souvent « les nouvelles interprétations des droits de l’homme existants » sont « séparées de leurs valeurs universelles sous-jacentes ». Dans de nombreux cas, « les ‘nouveaux droits’ non seulement contredisent les valeurs qu’ils sont censés soutenir, mais s’imposent malgré l’absence de tout fondement objectif ou de consensus international ». Le Saint-Siège, a-t-il encore rappelé, estime « qu’en privant les droits de l’homme de leur dimension universelle originelle, ces nouvelles interprétations partielles deviennent malheureusement la référence idéologique de faux « progrès » et un autre terrain de polarisation et de division ».

En concluant, le cardinal Parolin a encore une fois souligné que « les signes d’espérance » sont « nombreux », « même dans nos sociétés fatiguées ». « Être des bâtisseurs de paix dans nos sociétés, c’est trouver … ces germes de fraternité », a-t-il dit.

Il a cité les paroles du pape François prononcées à la rencontre avec les représentants du Conseil œcuménique des Églises et de certaines communautés juives de Hongrie, le 12 septembre 2021 : « Le Dieu de l’alliance, a dit le pape, nous demande de ne pas céder au séparatisme ou aux intérêts partisans. Il ne veut pas que nous nous alliions avec certains aux dépens des autres. Il veut plutôt que les individus et les communautés soient des ponts de communion avec tous. »

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Marina Droujinina

Journalisme (Moscou & Bruxelles). Théologie (Bruxelles, IET).

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