Intensifier « la lutte contre l’insécurité alimentaire et la malnutrition »: Mgr Gallagher est intervenu dans ce sens au premier sommet de l’ONU sur les systèmes alimentaires, à New York (Etats-Unis) ce vendredi 24 septembre 2021.
Le sommet a pour thème: « Une bonne nourriture pour tous », symbolisé par le hashtag en anglais #GoodFood4All.
Mgr Gallagher a notamment cité les paroles du pape François selon lequel « la faim n’est pas seulement une tragédie pour l’humanité, mais aussi une véritable cause de honte ».
Le représentant du Saint-Siège a proposé trois objectifs: tout d’abord, « transformer les systèmes alimentaires afin qu’ils fassent progresser la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030 », ensuite, « soutenir la régénération des systèmes après la pandémie de COVID-19 », et enfin, « promouvoir le développement intégral de chaque personne, tout en protégeant l’intégrité de notre planète ».
Pour rendre les plus pauvres autonomes, il suggère d’offrir « de plus grandes possibilités d’utilisation et de propriété des terres, des ressources financières et une formation ».
Voici notre traduction, rapide, de travail de l’intervention de Mgr Paul Richard Gallagher, Secrétaire aux relations avec les États de la Secrétairerie d’État du Saint-Siège, prononcé ce vendredi 24 septembre 2021, à l’occasion de ce Sommet des Nations Unies.
AB
Intervention de Mgr Gallagher
Monsieur le Président,
Le Saint-Siège est heureux de participer à ce tout premier Sommet des Nations Unies sur les systèmes alimentaires et remercie le Secrétaire général d’avoir lancé cette initiative importante et opportune.
Il est urgent d’intensifier l’action internationale pour transformer les systèmes alimentaires et la lutte contre l’insécurité alimentaire et la malnutrition. Le pape François a souligné qu’au XXIe siècle, la faim n’est pas seulement une tragédie pour l’humanité, mais aussi une véritable cause de honte.[1] Pour cette raison,
il est temps de passer des déclarations et de la formulation de stratégies à des actions efficaces et urgentes.
La question cruciale est de savoir comment transformer les systèmes alimentaires afin qu’ils fassent progresser la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030, soutenir la régénération des systèmes après la pandémie de COVID-19, et promouvoir le développement intégral de chaque personne, tout en protégeant l’intégrité de notre planète.
Comme l’a dit le pape François dans son message pré-sommet en juillet dernier, nous devons nous efforcer « d’accroître la résilience, de renforcer les économies locales, d’améliorer la nutrition, de réduire le gaspillage alimentaire, fournir une alimentation saine accessible à tous, atteindre la durabilité environnementale et respecter les cultures ».[2]
L’accès à la nourriture est un droit humain fondamental et essentiel pour une vie digne. La nourriture pour tous est un devoir moral. Mais nourrir les affamés ne suffit pas. Nous devons également fournir aux pauvres et aux les personnes en situation de vulnérabilité disposant des ressources nécessaires pour subvenir à leurs besoins et à ceux de leur famille à long terme.
Une réponse consiste à leur offrir de plus grandes possibilités d’utilisation et de propriété des terres, les ressources financières et la formation. Ceci est particulièrement important pour les travailleurs agricoles, y compris agriculteurs familiaux.
Monsieur le Président,
Les systèmes alimentaires durables devraient fournir des aliments nutritifs pour tous, soutenir des moyens de subsistance et promouvoir des modèles circulaires de production et de consommation. Nous devons remplacer la « culture du jetable » avec une « culture du soin »[3] qui protège la dignité inhérente de chaque personne et préserve notre maison commune.
S’il est essentiel d’utiliser les meilleures sciences et technologies de pointe disponibles, ces une approche doit être guidée par des principes éthiques, visant à promouvoir le développement humain intégral et la poursuite du bien commun.
Pour réussir, il est nécessaire de mettre en œuvre une vision des systèmes alimentaires qui intègre les composantes humaines, économiques, environnementales et technologiques. La communauté internationale peut
compter sur le Saint-Siège pour aider à faire de cette vision une réalité, à travers les nombreuses initiatives de l’Église catholique sur le terrain dans le monde entier.
Merci, Monsieur le Président.
NOTES
[1] Cf. Pape François, Message pour la Journée mondiale de l’alimentation, 16 octobre 2020.[2] Pape François, Message au Pré-Sommet du Sommet des Nations Unies sur les systèmes alimentaires, 26 juillet 2021.
[3] Pape François, Message au Ministre du Climat et de l’Environnement de Pologne, Président de la XLIIe Session de la Conférence de la FAO, 14 juin 2021.
Copyright : Traduction de Zenit, Anita Bourdin