Le pape François identifie quatre types de « proximité » pour les jésuites slovaques : « proximité avec Dieu, d’abord », la proximité entre frères, la proximité « avec les évêques et le pape », et « celle avec le peuple de Dieu, qui est la plus importante ».
C’est ce que le pape a dit lors de sa rencontre avec les membres de la Compagnie de Jésus, qui a eu lieu le 12 septembre dernier, à la nonciature apostolique de Bratislava. La conversation avec les jésuites slovaques a été publiée en italien dans la revue des jésuites La Civiltà Cattolica le 21 septembre 2021.
« La proximité avec Dieu » est primordiale, souligne le pape : « ne quittez pas la prière ! » « La vraie prière, souligne-t-il, du cœur, pas celle formelle qui ne touche pas le cœur. La prière qui combat avec Dieu, et qui connaît le désert où rien n’est entendu. Proximité de Dieu : il nous attend toujours. » Le pape note qu’on peut être « tenté de dire : je ne peux pas prier parce que je suis occupé ». « Mais il est aussi occupé, répond le pape avec humour. Il se tient à côté de vous, en vous attendant. »
Le deuxième type de proximité, explique le pape, est « la proximité entre vous, l’amour entre frères, l’amour austère des jésuites ». Il comprend que « les problèmes » entre frères « existaient dès le début de la Compagnie ». « Pensons par exemple à la patience de saint Ignace avec Simao Rodriguez (Simão Rodrigues de Azevedo 1510-1579, prêtre jésuite portugais, un des fondateurs de la Compagnie de Jésus – réd.), invite-t-il. C’est difficile d’être une communauté, mais la proximité entre vous est vraiment importante. »
« La proximité avec l’évêque » est le troisième type de proximité, selon le pape François. Il note que « c’est une vérité » « qu’il y a des évêques qui ne veulent pas de nous ». Mais « si un jésuite pense différemment de l’évêque et a du courage », il faut qu’il aille « voir l’évêque » et lui dire ce qu’il pense. « Et quand je dis évêque, je veux dire aussi le pape », dit le pape.
Enfin, le quatrième type de proximité est « la proximité avec le peuple de Dieu ». Le pape invite à lire et à méditer le discours du pape Paul VI à la Congrégation générale XXXII, le 3 décembre 1974 : « là où il y a des croisements de chemins, d’idées, il y a les jésuites ». « Lisez bien et méditez ce discours », demande-t-il: « c’est la plus belle chose qu’un pape ait dite aux jésuites ». Le pape souligne que le fait de se trouver « à la croisée des chemins et des limites » peut « créer des problèmes » aux jésuites. « Mais ce qui nous évitera de tomber dans des idéologies stupides, c’est la proximité avec le peuple de Dieu », affirme-t-il.
« La proximité avec le peuple de Dieu est si importante, car elle nous ‘encadre’ », ajoute le pape. « N’oubliez jamais d’où nous avons été tirés, d’où nous venons : notre peuple… Nos racines sont dans l’Église, qui est le peuple de Dieu. »