Le Saint-Siège apprécie le « rôle unique » de l’Agence internationale de l’Energie atomique (AIEA) dans l’usage pacifique de la technologie nucléaire, a affirmé Francesca Di Giovanni, sous-secrétaire pour la Section des Affaires multilatérales pour les Relations avec les Etats, à la 65ème Conférence de l’Agence, le 20 septembre dernier.
Dans son intervention à la 65ème Conférence générale de l’AIEA, le 20 septembre 2021, à Vienne (Autriche), Madame Francesca Di Giovanni, sous-secrétaire pour la Section des Affaires multilatérales du Vatican pour les Relations avec les Etats, a remercié l’Agence au nom du Saint-Siège, pour ses « efforts fructueux » et le « travail dévoué » de son personnel.
L’Agence, a-t-elle souligné, permet aux pays en développement d’utiliser la technologie nucléaire « pour traiter le cancer, cultiver davantage de nourriture et gérer et protéger leurs réserves d’eau » ; elle apporte un concours « pertinent » dans le domaine du changement climatique et du contrôle de la pollution plastique, et « contribue de manière significative à la création d’un monde exempt d’armes nucléaires ».
La représentante du Saint-Siège a également relayé l’appel du pape François aux dirigeants mondiaux à « prendre la décision courageuse » d’utiliser l’argent dépensé pour les armes dans un fonds mondial destiné à éliminer la faim et à contribuer au développement des pays les plus pauvres.
Voici notre traduction du discours, prononcé en anglais, par Madame Francesca Di Giovanni.
Discours de Francesca Di Giovanni
Monsieur le Président,
J’ai le grand honneur de vous transmettre les meilleurs vœux et les salutations cordiales de Sa Sainteté le Pape François.
Au nom de la délégation du Saint-Siège, je vous félicite pour votre élection par cette éminente Conférence. Je remercie le directeur général Rafael Mariano Grossi, ainsi que l’ensemble du personnel de l’AIEA, pour leur travail dévoué visant à freiner la propagation des armes nucléaires et à mettre la technologie nucléaire pacifique à la disposition de l’humanité tout entière.
Dans le monde entier, ce sont les plus pauvres et les plus vulnérables de nos frères et sœurs qui souffrent le plus des effets de la pandémie, ainsi que de la faim, des maladies et de l’impact croissant du changement climatique. Nous avons tous la responsabilité de promouvoir une culture du soin, qui place la dignité humaine et le bien commun au centre de tout ce que nous faisons.
Monsieur le Président,
Nous apprécions les efforts fructueux de cette Agence pour continuer à fournir ses importants services aux États membres malgré les perturbations considérables causées par la pandémie de Covid-19.
Le Saint-Siège encourage tous les pays à soutenir le projet d’action intégrée contre les zoonoses (ZODIAC) de l’AIEA, qui aidera les pays dans leurs activités de recherche et de développement et fournira des conseils d’experts, ainsi qu’un soutien technique, scientifique et de laboratoire.
Le Saint-Siège apprécie le travail unique de l’AIEA, qui permet aux pays en développement d’utiliser la technologie nucléaire pour traiter le cancer, cultiver davantage de nourriture et gérer et protéger leurs réserves d’eau – ce ne sont là que quelques-uns des nombreux domaines dans lesquels l’Agence apporte un soutien inestimable.
L’Agence continue également à apporter des contributions pertinentes dans le domaine du changement climatique, en surveillant la pollution des océans et des écosystèmes, et à aider les pays à s’adapter aux nouvelles réalités climatiques, notamment aux pénuries de nourriture et d’eau. Le Saint-Siège s’engage à promouvoir l’éducation à l’écologie intégrale, ainsi que des mesures politiques et techniques unies à un processus éducatif qui favorise un modèle culturel de développement et de durabilité fondé sur la fraternité et l’alliance entre l’être humain et l’environnement.
Monsieur le Président,
Nous félicitons le directeur général Grossi d’avoir lancé le projet de l’AIEA sur la technologie nucléaire pour le contrôle de la pollution plastique.
Le Saint-Siège reconnaît le rôle unique de l’AIEA en matière de non-prolifération des armes nucléaires grâce à son programme de garanties, qui permet de vérifier que les matières nucléaires ne sont pas détournées de leur usage pacifique. Lorsque les pays ouvrent leurs installations nucléaires aux inspecteurs dans le cadre d’accords de garanties généralisées et de protocoles additionnels, ils contribuent à instaurer la confiance et à réduire les soupçons. Ainsi, l’Agence contribue de manière significative à la création d’un monde exempt d’armes nucléaires. Il convient également de reconnaître le rôle important joué par l’Agence dans la création et le maintien des cinq zones exemptes d’armes nucléaires dans le monde, dont font désormais partie 114 États.
Monsieur le Président,
Le pape François a condamné à plusieurs reprises la possession d’armes nucléaires comme étant immorale et a appelé à la création d’un monde sans armes nucléaires, car « les armes de destruction massive, en particulier les armes nucléaires, ne créent rien d’autre qu’un faux sentiment de sécurité ».
Il a également appelé les dirigeants mondiaux à prendre la décision courageuse d’utiliser l’argent dépensé pour les armes dans un fonds mondial destiné à éliminer la faim et à contribuer au développement des pays les plus pauvres. Merci.
NOTES
- Cf. Pape François, Message au Sommet virtuel de haut-niveau sur l’ambition climatique, 12 décembre 2020
- Pape François, Message à la Conférence des Nations Unies pour négocier un instrument juridiquement contraignant afin d’interdire les armes nucléaires, en vue de leur élimination totale, 27 mars 2017.
- Cf. Pape François, Message vidéo pour la Journée mondiale de l’alimentation 2020, 16 octobre 2020.
© Traduction de Zenit, Hélène Ginabat
