« L’accès universel à l’eau potable et à l’assainissement est une grave responsabilité partagée par tous », a déclaré Mgr John Putzer, chargé d’Affaires a.i. à la Mission permanente d’observation du Saint-Siège auprès des Nations Unies à Genève.
Mgr John Putzer est intervenu à la 48ème Session du Conseil des droits de l’homme, à Genève, le 15 septembre 2021 sur l’article 3 intitulé : Dialogue interactif sur l’eau et l’assainissement. Se référant au Rapport du rapporteur spécial sur le droit de l’homme à l’eau potable et à l’assainissement, il a souligné la « gravité » de la crise mondiale de l’eau.
Le représentant du Saint-Siège a invité à un « effort concerté et coordonné » de toutes les parties prenantes, « dans un esprit de fraternité » : l’accès universel à l’eau potable et à l’assainissement, a-t-il dit, n’est « pas seulement une priorité urgente, étant donné la nécessité de réduire les risques d’urgences sanitaires mondiales, mais c’est aussi une grave responsabilité partagée par tous ».
Il a surtout rappelé que « l’eau n’est pas une marchandise », dénonçant entre autres, la « financiarisation de l’eau » ainsi que les effets sociaux et économiques néfastes « causés par l’absence ou l’inefficacité de services d’eau chez ceux qui en ont le plus besoin ».
Voici notre traduction de l’anglais de l’intervention de Mgr Putzer.
Intervention de Mgr John Putzer
Madame la Présidente,
La délégation du Saint-Siège prend note du Rapport du rapporteur spécial sur le droit de l’homme à l’eau potable et à l’assainissement qui sensibilise à la gravité de la crise mondiale de l’eau à laquelle est confrontée l’humanité, et qui est amplifiée par la financiarisation de l’eau, le changement climatique et la récente pandémie de Covid-19.
L’accès universel à l’eau potable est essentiel pour promouvoir la dignité de la personne humaine et a toujours été une priorité pour le Saint-Siège. Comme le pape François l’a plusieurs fois redit, « l’accès à l’eau potable est un droit humain fondamental et universel, puisqu’il est essentiel à la survie de l’homme et, en tant que tel, il est une condition pour l’exercice des autres droits humains. Notre monde a une grave dette sociale à l’égard des pauvres qui n’ont pas accès à l’eau potable, car ils sont privés du droit à une vie conforme à leur inaliénable dignité ». (1)
Malheureusement, même à notre époque de progrès et d’avancées technologiques, « l’accès à une eau sure et potable n’est pas à la portée de tous ». (2) Ce manque d’eau est encore aggravé par les effets néfastes du changement climatique et par la crise sanitaire actuelle qui « a creusé le fossé des inégalités sociales et économiques existantes, mettant en évidence les dommages causés par l’absence ou l’inefficacité de services d’eau chez ceux qui en ont le plus besoin » (3)
La pandémie de Covid a également mis en évidence combien la communauté mondiale est interconnectée. Dans un esprit de fraternité, l’accès universel à l’eau potable et à l’assainissement n’est pas seulement une priorité urgente, étant donné la nécessité de réduire les risques d’urgences sanitaires mondiales, mais c’est aussi une grave responsabilité partagée par tous, afin que chacun de nos frères et sœurs puissent jouir d’une vie digne. Un effort concerté et coordonné de la part de toutes les parties prenantes est donc essentiel pour faire en sorte que tous aient accès à une eau propre et adéquate.
Madame la Présidente,
L’eau n’est pas une marchandise ; c’est un symbole universel et une source de vie et de santé. Il est donc nécessaire de garantir l’accès à l’eau potable et aux services d’hygiène pour tous. (4)
Merci, Madame la Présidente.
NOTES
(1) Pape François, Lettre encyclique Laudato si’, n. 30.
(2) Message vidéo envoyé par le cardinal secrétaire d’Etat Pietro Parolin, de la part du pape François, aux participants à un webinaire organisé par l’Organisation des Nations Unies pour la nourriture et l’agriculture (FAO), à l’occasion de la Journée mondiale de l’eau 2021.
(3) Ibid.
(4) Cf. Pape François, Angelus, Bibliothèque du Palais apostolique, 21 mars 2021.