Le documentaire sur le pape François intitulé « Francesco » et réalisé par Evgeny Afineevksy – présent à l’événement -, a été projeté au Vatican, lundi 6 septembre 2021 pour une centaine de personnes – réfugiés ou sans-abri – dont une vingtaine d’Afghans arrivés récemment en Italie. Le pape les a rencontrés à l’issue de la projection, ainsi que le réalisateur.
La soirée était organisée par Evgeny Afineevksy, indique un communiqué du Vatican et par la Fondation Laudato si’.
« Le Saint-Père a rejoint le hall de la salle Paul VI et il a rencontré la centaine de personnes, sans-abri et réfugiés, invitées à voir le film. Parmi eux se trouvaient une vingtaine de personnes arrivées d’Afghanistan ces dernières semaines, à qui le Pape a adressé des paroles d’affection et de réconfort. Puis le Pape François est retourné à la Maison Sainte-Marthe et les organisateurs ont distribué des colis alimentaires à tout le monde. »
C’est la seconde fois que le réalisateur et la Fondation Laudato si’ offrent une projection à un groupe de réfugiés et de sans-abri, après la projection du lundi de Pentecôte, 24 mai 2021. Déjà, des colis alimentaires avaient été distribués.
Le documentaire avait été présenté à Rome, mercredi 21 octobre 2020, à la Fête du cinéma de Rome.
Il a reçu le 18e prix Kinéo (Kinéo Film Award for Humanity), le lendemain, 22 octobre, dans les jardins du Vatican, et non pas, comme en d’autres occasions, au Festival de Venise. Un joli cadeau, au lendemain de l’anniversaire du réalisateur, célébré la veille, le 21 octobre, avec le pape François, de façon privée, au Vatican.
Le réalisateur a été salué par la critique pour son travail qui a recueilli des témoignages, des images ou des paroles du pape François et de personnalités, comme le pape émérite Benoît XVI, le cardinal Luis Antonio Tagle, Mgr Charles Scicluna, un neveu du pape, José Ignacio Bergoglio, trois membres de Sant’Egidio – Daniela Pompei, Mauro Garofalo, et Alberto Quattrucci -, Soeur Norma Pimentel, avocate des réfugiés du Mexique, Juan Carlos Cruz, Chilien, victime d’abus sexuels et activiste pour les survivants comme lui.
Le Kineo Movie for Humanity Award est décerné à des réalisateurs qui promeuvent les enjeux « sociaux » et « humanitaires ». Le Prix a été créé par l’Italienne Rosetta Sannelli, présente à la remise et qui a notamment souligné la « valeur historique » du documentaire, relève Radio Vatican.
« Chacun des voyages du Pape François dans différentes parties du monde », a-t-elle dit, « est documenté dans l’œuvre d’Afineevsky à travers des images et des séquences d’actualité, et c’est un aperçu authentique des événements de notre temps. »
Evgeny Afineevsky a terminé le tournage de « Francesco » en juin 2020, en pleine pandémie. Il aborde des questions comme la pandémie, justement, mais aussi le racisme, les abus sexuels, la guerre en Syrie et en Ukraine, la persécution des Rohingyas.
Le communiqué de la production souligne pour sa part que le pape François répond aux questions «avec sagesse et générosité» en partageant «des exemples émouvants de ses leçons de vie», en promouvant des idéaux qui « peuvent aider à construire un pont vers un avenir meilleur et à grandir en tant que communauté mondiale ».
La remise du Prix a eu lieu notamment en présence de Mme Sannelli et de Evgeny Afineevsky, Paolo Ruffini et Mgr Ruiz (Dicastère pour la communication).
Le réalisateur, Evgeny Afineevsky, a été nommé pour un Oscar et un Emmy en 2016 pour son film Winter on Fire et en 2018, il a reçu 3 nominations aux Emmy pour Cries from Syria.
Le film sur le pape François est produit en partie avec l’École de théâtre, de cinéma et de télévision de l’Université de Californie à Los Angeles (UCLA).
Cette seconde projection n’a pas manqué de raviver le débat suscité dans la presse internationale par l’inclusion dans le film de passages d’une interview de la télévision mexicaine qui avaient été coupés lors de la diffusion de cette interview: des propos du pape François tirés de leur contexte sur un débat parlementaire à propos d’une reconnaissance civile d’unions homosexuelles à l’époque en Argentine. Le pape exprimait cette position dans un contexte politique argentin précis: il soulignait cette option du débat parlementaire face à l’alternative qui aurait été d’entériner un « mariage homosexuel ». Plusieurs mises au point avaient été publiées. Notamment ici.