L’exercice de l’autorité ne doit pas correspondre à « une vision personnelle de parti » mais à « un système organisé de personnes et d’idées partagées », capables d’assurer le bien commun : c’est ce qu’a affirmé le cardinal secrétaire d’Etat Pietro Parolin lors d’une rencontre avec des politiques en Espagne.
L’amitié et la rencontre sont « un style de gouvernement » qui appelle à se confronter « constamment à sa conscience et non seulement à ses capacités », a-t-il aussi souligné devant les participants à la IIe Rencontre internationale de catholiques avec des responsabilités politiques, qui s’est déroulée à Madrid, du 3 au 5 septembre 2021.
Les conséquences de la pandémie ne sont pas seulement « des problèmes locaux » mais concernent « le monde entier et les relations entre les peuples », a rappelé le « numéro 2 » du Vatican. Il a plaidé pour l’élaboration de « stratégies et de protocoles communs » et pour « la création d’accords entre les Etats ».
Sortir de la crise, a dit le secrétaire d’Etat dans son intervention rapportée par L’Osservatore Romano, « demande avant tout le renforcement des équilibres sociaux, des économies, de la structure des pays et des capacités des gouvernements ».
Pour le représentant du Saint-Siège, la rencontre et l’amitié ne doivent pas se réduire à « de simples déclarations » mais doivent devenir « des principes fondamentaux, des guides de conduite et des instruments d’action ». Il s’agit entre autres de prévenir à tous les niveaux « les oppositions, l’affaiblissement des relations ».
S’inquiétant d’une tendance à « relativiser et même éliminer des principes, des règles et des structures qui constituent des points de référence pour le gouvernement et pour le fonctionnement de nos Etats », le cardinal Parolin a encouragé les politiques à promouvoir une coexistence qui « ne laisse personne abandonné ».
Le politique doit savoir prendre « des décisions globales », a-t-il poursuivi, pour « garantir la stabilité de l’ordre social », même si « la volonté et le comportement des individus ou des groupes tendent souvent à en limiter la portée ».
En conclusion, le cardinal a appelé à « réorienter les dépenses vers des programmes de développement » qui puissent réaliser les « aspirations » des personnes et des peuples. Les réponses à la crise doivent s’inscrire « sur une échelle plus large avec une vision à moyen et long terme », et ne doivent pas seulement « parer aux urgences », a-t-il insisté.