« La situation est difficile » en Afghanistan, affirme le pape François : « Je vais essayer de demander ce que l’Église demande toujours dans les moments de grande difficulté et de crise : plus de prière et de jeûne. Prière, pénitence et jeûne, c’est ce qui est demandé dans les moments de crise. »
Ce sont les paroles du pape François prononcées lors de l’entretien, en espagnol, avec le journaliste Carlos Herrera. Cette longue interview à Radio Cope, de la Conférence épiscopale espagnole, a été accordée par le pape le week-end dernier, enregistrée dans le hall de la Maison Sainte-Marthe, au Vatican, et diffusée le mercredi 1er septembre 2021. Le pape a parlé, entre autres, de la crise en Afghanistan, du retrait des soldats américains ainsi que des efforts de la diplomatie vaticane dans cette région du monde.
Le pape affirme que les diplomates du Vatican vont faire tout pour aider à surmonter la crise en Afghanistan. Le pape est « sûr que la Secrétairerie d’État le fait » déjà « parce que le niveau diplomatique du secrétaire d’État et de son équipe est très élevé, celui des Relations avec les Nations également ». Le cardinal Parolin, souligne le pape, « est vraiment le meilleur diplomate que j’aie jamais rencontré ». C’est « un diplomate qui additionnent ; pas un de ceux qui font des soustractions. C’est quelqu’un qui cherche toujours, un homme d’accord. Je suis sûr qu’il aide ou du moins propose d’aider ».
Le pape lui-même, « en tant que pasteur », appelle « les chrétiens à une prière spéciale en ce moment ». « Il est vrai, note-t-il, que nous vivons dans un monde de guerres (pensez au Yémen, par exemple). Mais c’est quelque chose de très spécial, cela a un autre sens. »
Le pape François exprime son estime pour la chancelière allemande Angela Merkel, « une des grandes figures de la politique mondiale », selon lui. Il cite son discours du 20 août dernier, à Moscou, mais il semble lui attribuer une réflexion du président Vladimir Putin: « Il faut mettre fin à la politique irresponsable qui consiste à intervenir de l’extérieur et à construire la démocratie dans d’autres pays, en ignorant les traditions des peuples. »
En ce qui concerne le retrait des soldats américains de l’Afghanistan, le pape pense « licite » de renoncer, mais c’est « la manière de démissionner, la manière dont se négocie une sortie » qui pose question. « Apparemment, toutes les éventualités n’ont pas été prises en compte ici », note le pape. Il hésite dans son analyse entre « tromperie » ou « beaucoup d’ingénuité »: « Je ne comprends pas», avoue-t-il.