Pour Bartholomée Ier, il est « inconcevable de rester inactifs » devant les souffrances et la destruction de la création : ce serait un « outrage » fait à Dieu.
Le patriarche œcuménique de Constantinople a publié son message pour la Journée mondiale de prière pour la sauvegarde de la création, célébrée le 1er septembre 2021, annonce Radio Vatican. Il évoque aussi la pandémie.
L’indifférence, un outrage
Pour le patriarche œcuménique de Constantinople, « l’indifférence à l’égard de nos semblables qui souffrent et à l’égard de la destruction de la création ‘si belle’, est un outrage à Dieu et la non-observance de ses commandements ». En revanche, « là où il y a du respect pour la création et un amour tangible pour l’homme ‘aimé de Dieu’, Dieu est présent ».
Le contexte mondial actuel, fait-il observer, est marqué par d’intenses phénomènes atmosphériques dus aux changements climatiques, des inondations catastrophiques et des incendies, ainsi que par la pandémie du coronavirus et ses conséquences sociales et économiques.
Face à cette réalité, Bartholomée Ier note que les mesures restrictives dans les mouvements et l’imposition des limites à la production biomécanique, ont conduit à la réduction des substances polluantes, représentant « un enseignement important sur le fait que tout est lié dans le monde ».
Un document important du patriarcat
A propos de l’engagement du patriarcat œcuménique de Constantinople, une Commission officielle de théologiens a été désignée « pour préparer un texte sur les conséquences sociales de notre foi et sur la mission sociale et le témoignage de l’Eglise orthodoxe dans le monde contemporain ».
Ce texte, approuvé « par notre Saint et Sacré Synode », indique le patriarche, est intitulé « Pour la vie du monde. Vers un ethos social de l’Eglise orthodoxe ».
Le patriarche fait observer que « le comportement amical à l’égard de l’environnement, comme la reconnaissance du caractère sacré de la personne humaine, sont une ‘liturgie après la liturgie’, dimensions vitales de la réalité eucharistique de l’Eglise ». Il conclut: « La vie de l’Eglise est le respect tangible de la création ainsi que le lieu et le mode de la culture de la personne et de la solidarité ».
Les initiatives pour limiter la pandémie, un devoir pastoral
Le patriarche recommande aussi les initiatives pour combattre la pandémie comme « un devoir pastoral fondamental pour l’Eglise », notamment de « soutenir l’accès général à la vaccination contre le coronavirus, avant tout pour les peuples les plus pauvres, est également une injonction éthique catégorique.
« Prions, écrit le patriarche, pour que soient rapidement surmontées les conséquences de la crise sanitaire et pour que les gouvernants du monde entier soient éclairés d’en-haut », afin qu’ils ne persistent pas dans les principes d’organisation de la vie économique, de production et de consommation, et d’exploitation exténuante des ressources naturelles qui étaient en vigueur avant la pandémie.
Il souhaite que finisse la « divulgation de points de vue pseudo-scientifiques sur la prétendue dangerosité des vaccins contre le coronavirus, la diffamation des experts et la sous-évaluation non équilibrée de la gravité de la maladie: « Malheureusement, ce genre de thèses se diffusent également à propos du changement climatique, de ses causes et de ses funestes conséquences. La réalité est complètement différente, et « il faut avoir le sens des responsabilités ».