« Savoir prendre congé » ou s’enfermer dans le « Syndrome de Saül » : c’est la méditation du p. Luigi Maria Epicoco, en Une de L’Osservatore Romano du 29 juillet 2021.
L’assistant ecclésiastique du Dicastère pour la communication évoque « deux versions opposées de la vieillesse » dans la Bible, « nous confrontant à la possibilité du bien et du mal, même dans les derniers temps de notre vie ».
Première version : le roi Saül, dont la vieillesse « est pleine d’envie, de ressentiment envers la jeunesse de David ». « En lui se déchaîne un désir persécuteur qu’il met en œuvre à plusieurs reprises », constate le p. Epicoco.
Il voit dans le « syndrome de Saül » une « maladie spirituelle qui n’épargne pas même nos milieux ecclésiaux » : « Nous assistons souvent à une incapacité à vivre la vieillesse comme un temps de bénédiction. Nourrir du ressentiment et une envie non avouée à l’égard d’un jeune est le signe clair que quelque chose s’est fissuré dans notre relation avec Dieu et dans notre rapport avec la finitude. »
Celui qui est assailli par le syndrome de Saül « ne se conçoit pas en relation avec Dieu mais en rapport avec sa propre position dans le monde, qui semble être devenue la raison d’être de sa vie ».
En revanche la vieillesse de Siméon et Anne, dans l’Evangile, est « toute pleine d’attente, d’attention, de prophétie » : « Ce qui frappe chez eux, souligne l’assistant ecclésiastique, n’est pas seulement leur capacité à savoir faire un discernement par rapport à leur présent, mais leur capacité à savoir prendre congé devant leur expérience de rencontre avec Jésus : ‘Maintenant, Seigneur, tu peux laisser s’en aller ton serviteur selon ta parole’ (Lc 2, 29) ».
Le « dialogue générationnel », conclut le p. Epicoco en citant le pape François, « est une nécessité, ce n’est pas une simple option ». Et « la rencontre avec l’enfant n’est pas la rencontre avec une menace… mais la rencontre avec une pâque, c’est-à-dire avec un passage décisif de la vie ».
Avec une traduction d’Hélène Ginabat