« Il est nécessaire de promouvoir les systèmes alimentaires autochtones », recommande le cardinal Peter Turkson, préfet du dicastère pour le service du développement humain intégral, au pré-sommet des Nations-Unies sur les systèmes alimentaires à Rome. Il a invité à établir « un dialogue permanent sur les connaissances avec les peuples indigènes/traditionnels du monde entier », indique Vatican News du 28 juillet 2021. Ce dialogue permettra de valoriser « les petits producteurs indigènes et traditionnels en tant qu’acteurs clés de l’effort mondial de lutte contre la pauvreté alimentaire ».
Dans son intervention, hier, mardi 27 juillet, le cardinal ghanéen a expliqué que l’utilisation des « agro-écosystèmes » sera surtout utile « dans les pays dont les systèmes agricoles sont sensibles au changement climatique (par exemple, variabilité des précipitations, des températures, sécheresse, inondations) ».
En énumérant les régions identifiées par la FAO (l’organisation des Nations-Unies pour l’alimentation et l’agriculture) pour représenter les peuples autochtones du monde, le cardinal Turkson a souligné qu’une prochaine étape « serait d’organiser les systèmes alimentaires de ces régions au fur et à mesure de leur évolution dans le temps ». Parmi ces régions sont : l’Afrique ; l’Asie ; l’Amérique centrale, l’Amérique du Sud et les Caraïbes ; l’Arctique ; l’Europe centrale et orientale, la Fédération de Russie, l’Asie centrale et la Transcaucasie ; l’Amérique du Nord et le Pacifique.
Le cardinal a rappelé qu’une grande partie des terres de la planète « sont des espaces autochtones » et c’est pourquoi « la restauration de systèmes efficaces de gestion des ressources » « doit inclure le maintien, et dans certains cas le rétablissement, des institutions autochtones à de multiples niveaux ».
Le préfet a souligné le « potentiel » de « la production alimentaire indigène » qui a été démontré « même en cas de changements dans l’utilisation des sols et du climat ».
Citant comme exemples la production alimentaire indigène à Hawaï, en Australie et en Afrique, le cardinal Turkson a souligné l’importance de l’utilisation de techniques traditionnelles ajoutant que l’introduction d’espèces étrangères, d’engrais, de pesticides et d’herbicides « compromet gravement » la viabilité des espèces alimentaires indigènes.
Engrais chimiques ou machines agricoles utilisés sur de grandes surfaces cultivées sont des méthodes « inefficaces ou même nuisibles sur des sols fertiles, des cultures saines et des petites semences locales », a affirmé le cardinal Turkson, soulignant qu’« à l’origine de certaines de ces pratiques écocides » sont « les intérêts économiques ».