Pour la première fois depuis sa création en 1967, l’Administration du patrimoine du Siège apostolique (APSA) a rendu public son bilan ce 24 juillet 2021 : l’année 2020 a vu des bénéfices d’une cinquantaine de millions d’euros et des investissements financiers s’élevant à 1.778 millions.
Sa contribution aux besoins de la Curie romaine a été réduite de moitié, de 41 à 20 millions, en raison du coronavirus, peut-on lire dans une synthèse publiée par les médias du Vatican.
Les comptes révèlent que les 1200 biens immobiliers loués au prix du marché à Londres, Paris (où 753 sont gérés par l’Apsa), Genève, et Lausanne ont permis à l’Aumônerie apostolique d’accueillir des sans-abri au Palazzo Migliori, près de Saint-Pierre.
En 2017, lors de l’achat d’un bien immobilier (au coût de 14 millions d’euros) près de l’Arc de Triomphe à Paris, le vendeur a reversé une partie de son profit pour la construction d’une église dans une banlieue parisienne. L’Apsa avait alors justifié son investissement comme une initiative vouée au « meilleur rendement avec le minimum de risque », à une période d’incertitude des marchés.
L’Apsa possède au total 4.051 biens immobiliers en Italie. Mais la crise économique actuelle a causé un manque à gagner de 8,3 millions d’euros dans l’administration. Au total, 14% des biens immobiliers sont loués au prix du marché et 86% bénéficient de baux adaptés pour des institutions, des employés ou des retraités du Vatican. L’Apsa gère aussi un patrimoine mobilier et fournit des services financiers gratuits à la Curie romaine.
Aujourd’hui, l’organisme tente d’amortir les effets négatifs du coronavirus. Y compris pour ses locataires : les loyers de ses locaux commerciaux ont été baissés de 30% à 50%. L’Apsa a également lancé un projet pour réduire le nombre de ses immobiliers vacants. Une centaine d’appartements doivent être restructurés, dans des travaux qui devraient débuter en janvier 2022 et se terminer au printemps 2023.
L’Apsa, qui compte une centaine d’employés, fait état d’investissements dans des immobiliers « bien placés » et annonce la création d’un comité pour développer ces projets « dans le respect des valeurs éthiques de l’Eglise ».
Elle est également propriétaire de domaines agricoles (cultures de céréales et fourrages) gérés par la société San Giuseppe et dont les produits sont vendus aux Villas pontificales de Castel Gandolfo. Un recensement des terrains agricoles est en cours et devrait se conclure à la fin de l’été.
Avec cette publication, le président de l’Apsa, Mgr Nunzio Galantino, constate un « pas en avant dans la ligne de la transparence » mais aussi dans l’information sur les activités du Vatican. Il souligne au micro de Vatican News que le patrimoine géré par la structure a pour objectif de « soutenir le double profil, apostolique et caritatif, du ministère réalisé par le pape ».
Il faut aujourd’hui, estime-il, mettre à jour les modèles de gestion et d’administration et améliorer les ressources.