En République démocratique du Congo est née la Fondation « Pape François pour l’Afrique », un projet lancé par sœur Rita Mboshu-kongo et béni par le pape, souligne Radio Vatican (Salvatore Cernuzio), ce vendredi 23 juillet 2021.
L’objectif de la fondation, c’est de promouvoir le magistère du pape à travers des initiatives de solidarité et de promotion intégrale des personnes vulnérables, en vue de l’autonomie de femmes, d’enfants et de jeunes filles.
« Nous accueillons ceux qui souffrent et nous voulons assurer l’instruction et la formation professionnelle à des femmes, des jeunes et des petites filles dont le destin serait autrement scellé ». Pour le pape, c’est « une œuvre de charité et de solidarité qui m’est très chère ».
Certaines sont à peine sorties de l’enfance, les plus âgées ont 17 ans, explique Radio Vatican: beaucoup – deux sur six – sont mères, ou données tôt en mariage par leur famille pour un peu d’argent. Le regard semble triste mais il s’éclaire devant les nouvelles activités et les nouveaux projets qui leur sont proposés par la fondation.
Aucune différence entre les âges, les ethnies ou les religions, poursuit Radio Vatican. Dans la Fondation, tout le monde est accueilli. Les adolescentes essaient de faire marcher une machine à coudre, taillent les modèles sur du carton, ou bien elles lisent, écrivent, cuisinent ou font le ménage, ou encore elles s’appliquent sur des instruments d’esthétique, limes à ongles, ciseaux. Les plus jeunes apprennent au rythme de la musique une danse pour la messe.
Aux côtés de ces femmes, sœur Rita Mboshu-kongo: « Un tigre », disent ceux qui la connaissent. Congolaise, de la Congrégation des Filles de Marie, un doctorat en théologie obtenu à Rome, elle enseigne à l’Université pontificale Urbanienne. Elle a collaboré au mensuel féminin de L’Osservatore Romano « Femmes, Eglise, monde » et elle a édité le livre intitulé en italien « Le pape François et le Missel romain pour les diocèses du Zaïre », sur l’inculturation de la liturgie. Elle a parlé dans les médias italiens pour dénoncer les violences contre les femmes, y compris les abus à l’intérieur de l’Eglise contre des religieuses, notamment africaines.
A Kinshasa, elle a institué cette Fondation « pensée pour aider toutes les jeunes filles et les femmes qui souffrent»: « Les femmes sorties de prison ou qui ont des enfants dont le père est parti, qui n’ont pas eu la possibilité d’étudier ou d’apprendre un métier, qui ont subi des violences. Ces femmes abandonnées que le pape François appelle « les plus petits », les « rejetés »», explique la religieuse.
Le pape François a béni le projet : « Pour moi, c’est source d’une grande joie. Il m’est très cher », a-t-il écrit dans une lettre adressée aux membres de la fondation. Pour le pape, il s’agit en effet d’une initiative « en ligne » avec ce qu’il a affirmé dans l’encyclique Fratelli tutti : « C’est seulement avec un regard dont l’horizon est transformé par la charité, qui le porte à saisir la dignité de l’autre, que les pauvres sont reconnus et appréciés dans leur immense dignité, respectés dans leur style propre et dans leur culture, et par conséquent vraiment intégrés dans la société » (Fratelli tutti, n. 187).
Le pape, continue la même source, a « fortement » encouragé sœur Rita et ses collaborateurs « à entreprendre cette œuvre de charité et de solidarité avec les plus démunis » et il a assuré qu’il priait le Seigneur pour qu’il mette sur leur chemin des personnes qui « aident à atteindre les objectifs de la fondation, qui trouve dans notre magistère une ligne de conduite à suivre pour vivre dans un esprit de solidarité, en harmonie avec Dieu, avec le peuple et avec le monde ».
Le premier projet a été inauguré il y a trois semaines dans le quartier de Ngomba Kikusa, dans la commune de Ngaliema. Environ 30 mille habitants, dont plus de 85 pour cent vivent sous le seuil de pauvreté absolue : des familles y survivent avec moins d’un dollar par jour. A Ngomba Kikusa, une seule piste relie le quartier aux autres centres habités. La croissance démographique est élevée, ainsi que le nombre de jeunes mères célibataires qui ne savent pas signer un document ni occuper un emploi.