Le cardinal Mario Grech clarifie un « malentendu » sur la synodalité, thème du prochain Synode des évêques qui sera lancé en octobre 2021 dans le monde et conclu en octobre 2023 à Rome.
« Nombreux sont ceux qui pensent que la synodalité est un ‘dada’ du pape », souligne le secrétaire général du Synode dans un entretien aux médias du Vatican ce 21 juillet : mais loin d’être une « revendication syndicale », la synodalité « était la forme et le style de l’Eglise des origines ». « Si nous voulons être fidèles à la Tradition, estime-t-il, nous devons courageusement emprunter cette voie de l’Eglise synodale. »
« L’Eglise est constitutivement synodale », insiste-t-il en citant les travaux du Concile Vatican II : « Nous sommes appelés à dire ‘nous’… La synodalité est la forme qui réalise la participation de tout le peuple de Dieu et de tous dans le peuple de Dieu, chacun selon son état et sa fonction, à la vie et à la mission de l’Eglise. »
Ainsi « la totalité des baptisés » sont « sujets actifs de la vie de l’Eglise », et les pasteurs et le pape sont « principe de l’unité des baptisés : l’évêque dans son Eglise, le pape dans l’Eglise universelle ».
« Si nous savons reconnaître la valeur du sensus fidei et si nous savons aider le peuple de Dieu à prendre conscience de cette capacité donnée dans le baptême, nous aurons lancé le véritable chemin de la synodalité », affirme encore le cardinal Grech. D’où la consultation dans les Eglises particulières, qui a commencé dès à présent.
Cependant, précise-t-il, « cela ne signifie pas que c’est le peuple de Dieu qui détermine le chemin de l’Eglise. A la fonction prophétique de tout le peuple de Dieu… correspond la tâche de discernement des pasteurs : à partir de ce que dit le peuple de Dieu, les pasteurs doivent saisir ce que l’Esprit veut dire à l’Eglise. Mais c’est de l’écoute du peuple de Dieu que doit partir le discernement ».
Répondant aux objections, le secrétaire assure que ce processus de deux ans ne complique pas la vie de l’Eglise : « La synodalité est pour la mission, c’est l’écoute de la façon dont l’Eglise devient elle-même en vivant l’Evangile, en en témoignant et en l’apportant. » Il appelle à se convertir à la synodalité : « cela signifie nous convertir au Christ et à son Esprit, en laissant à Dieu la primauté ».
Où en est-on ?
Le cardinal Grech fait également le point sur les préparatifs de ce Synode qui aura trois moments : national, continental, universel.
« Avant la publication du document sur le processus synodal, nous avons écouté les présidents de toutes les assemblées des Conférences épiscopales continentales ainsi que le président de la Conférence épiscopale des Etats-Unis d’Amérique et celui de la Conférence épiscopale canadienne », explique-t-il.
« Puis, poursuit-il, tout de suite après la publication du document, nous avons adressé une invitation aux présidents de toutes les Conférences épiscopales, à leurs conseillers permanents et secrétaires généraux pour un entretien fraternel au cours duquel ils ont eu l’occasion de commenter, donner des suggestions et également de poser des questions. En tout, nous avons eu huit rencontres par groupes linguistiques. Il y a eu aussi deux moments de consultation, l’un avec les patriarche de l’Orient et l’autre avec les archevêques majeurs. »
Il s’agit par ces rencontres de « communiquer le message que l’implication synodale de tous est importante y compris dans cette phase de lancement du projet ». Les dicastères de la Curie ont également été impliqués au sein de quatre commissions : approfondissement théologique, spiritualité de communion, méthodologie et communication.
Avec Hélène Ginabat pour la traduction