La sentence du procès concernant un ancien élève du pré-séminaire et un ancien recteur sera rendue le 6 octobre 2021, a annoncé le président du Tribunal du Vatican, Giuseppe Pignatone, lors de l’audience de vendredi, 16 juillet 2021 (10h40 – 12h40): « Toute contribution a été précieuse, le Tribunal est à ce point est en mesure de décider. »
L’audience a eu lieu dans une salle polyvalente des Musées du Vatican, en présence des accusés, le p. Gabriele Martinelli et Mgr Radice, du p. Angelo Magistrelli, responsable de l’Opera Don Folci, du diocèse de Côme, qui grère le pré-séminaire du Vatican, et recteur actuel, et en l’absence du plaignant, L. G.
L’audience a été consacrée aux plaidoiries des avocats Rita Claudia Baffioni, défendant le p. Martinelli, et Emanuela Bellardini, défendant l’Opera Don Folci.
Rappelons que la veille, le 15 juillet, le procureur, Roberto Zannotti, a requis 8 ans de prison (réduits à 4 ans), pour le p. Gabriele Martinelli, ancien élève, âgé aujourd’hui de 28 ans (né en 1992), ainsi que 4 ans pour Mgr Enrico Radice, ancien recteur, aujourd’hui âgé de 71 ans (né en 1949), pour « complicité ».
Me Baffioni a demandé l’acquittement du p. Gabriele Martinelli pour irrecevabilité. Elle a en effet avancé un vice de procédure. L’avocate estime que ce procès n’aurait pas dû avoir lieu, car il s’est déroulé sur la base du Rescrit du Pape du 29 juillet 2019, indiquant qu’on ne peut procéder que sur l’hypothèse du crime d’abus sur mineurs par des personnes majeures. En outre, elle fait valoir qu’ « aucune preuve » d’ « actes de violence et de libido » n’est apparue concernant le années où L. G. était mineur.
En prenant en considération seulement la période où L. G. était majeur, les délais d’un an pour le dépôt de la plainte ont expiré.
L’avocat a donc demandé l’acquittement de Martinelli et même un « acquittement avec formule complète » car « le fait n’existe pas » ; ou bien une peine minimale. L’avocate a également demandé de rejeter toutes les demandes de dommages et intérêts de la partie civile.
Me Bellardini a également plaidé l’absence de crime et donc, « de responsabilité civile ». L’avocate a expliqué que l’absence de crime est attestée par les enquêtes de la police italienne et par l’enquête judiciaire. Elle a d’abord considéré la différence d’âge entre Gabriele Martinello et L. G. : 7 mois et 9 jours. « La date du début des abus n’est pas claire, la seule circonstance certaine c’est que L . G. a commencé le pré-séminaire en 20062007, quand il avait 13 ans, e Martinelli 14 ans depuis quelques jours. On n’est donc pas devant un abus – si abus il y a eu – entre un adulte, un prêtre, un séminarites et un mineur. »
L’avocate a aussi estimée « contradictoire » le lieu et le temps des déclaration de L. G. Elle a également mis en doute le fait qu’un jeune « renonce à son intégrité physique pour servir une messe, même du Pape », ceci trois fois par semaine et pendant six ans, ou par « peur d’être renvoyé », ou par peur du qu’en-dira-t-on dans sa petite ville de 3 000 habitants, du XXe s. et non pas du XIXe s.
L’avocate a par ailleurs évoqué le témoignage de Kamil Jarzembowski, l’ancien élève polonais, jusqu’ici seul témoin oculaire des présumés abus. Mais le même témoins a aussi affirmé que Martinelli annonçait son arrivée apr un sms et que par deux fois il lui aurait dit: « Qu’est-ce que tu fais ici? », le contraignant à partir. Et elle a souligné d’autres contradictions dans le comportement du témoins polonais.
Quant à la présumée « couverture » de l’Opera don Falci qu’elle représente, et des autorités du pré-séminaire, elle souligne que par exemple le p. Ambrogio Marinoni et l’assistente spirituale don Marco Granoli se sont au contraire heurtés à Mgr Enrico Radice.
Enfin, l’avocate a réfuté le bien fondé de la demande de compensation pour des thérapies ou pour un dommage moral, du moment que rien de concret n’a été prouvé, et que des photos le montrent « heureux » avec Kamil à Dubaï: L. G. travaille pour une compagnie aérienne et résident aux Emirats arabes unis.