Premier Dimanche de la Parole, 26 janvier 2020 © Vatican Media

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« Traditionis custodes » : il s’agit de « défendre l’unité du Corps du Christ », explique le pape

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Analyse de Radio Vatican

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Après avoir consulté les évêques du monde entier, le pape François publie un motu proprio intitulé Traditionis custodes (« Gardiens de la tradition ») sur le rôle des évêques dans l’usage du rite liturgique romain de Jean XXIII publié avant la réforme du Concile Vatican II.

En modifiant les règles de l’utilisation du missel de 1962, autorisé sous le nom de « rite romain extraordinaire » en 2007 par Benoît XVI, le pape François souhaite préserver l’Église contre un « risque de la division ». « C’est pour défendre l’unité du Corps du Christ que je me vois contraint de révoquer la faculté accordée par mes prédécesseurs », écrit le pape dans une lettre aux évêques qui accompagne un motu proprio et dans laquelle il explique les raisons de sa décision soulignant qu’« il est de plus en plus évident … qu’il existe un rapport étroit entre le choix des célébrations selon les livres liturgiques antérieurs au Concile Vatican II et le rejet de l’Église et de ses institutions au nom de ce qu’ils jugent être la ‘vraie Église’ ». « Il s’agit d’un comportement qui contredit la communion, affirme le pape, qui alimente cette tendance à la division … contre laquelle l’apôtre Paul a fermement réagi. »

La responsabilité des évêques

Radio Vatican en italien de ce vendredi 16 juillet 2021 fait l’analyse du motu proprio Traditionis custodes et de la lettre signée par le pape François.

Selon un nouveau motu proprio, le rôle de l’évêque est primordial dans la régulation de la célébration suivant l’ancien rite: « Il est de sa compétence exclusive d’autoriser le recours au Missale Romanum de 1962 dans son diocèse, selon les directives du Siège Apostolique ». Il est également dans la responsabilité de l’évêque de veiller à ce que les groupes qui célèbrent aujourd’hui avec le missel de 1962 « n’excluent pas la validité et la légitimité de la réforme liturgique, des écrits du Concile Vatican II et du Magistère Pontifical ».

Le document indique que les messes selon le rite préconciliaire ne seront plus célébrées dans les églises paroissiales, mais c’est l’évêque qui déterminera l’église et les jours des célébrations. Ces messes seront dites par un prêtre désigné par l’évêque qui vérifiera aussi s’il est nécessaire ou non de maintenir les célébrations selon l’ancien missel selon leur « utilité effective pour la croissance spirituelle ». L’évêque « veillera à ne pas autoriser la création de nouveaux groupes ». Les lectures se feront « en langue vernaculaire », donc locale, selon les traductions approuvées par les conférences épiscopales.

Le pape François explique aussi que les prêtres ordonnés après la publication du motu proprio Traditionis custodes, et qui ont l’intention de célébrer selon le missel de 1962, « doivent adresser une demande formelle à l’évêque diocésain qui consultera le Siège Apostolique avant de donner son autorisation ». Les prêtres qui le font déjà doivent demander à l’évêque diocésain la permission de continuer.

Les dicastères du Culte divin et des Religieux veilleront au respect de ces nouvelles dispositions.

Lettre du pape accompagnant un motu proprio

Dans une lettre qui accompagne un nouveau motu proprio, le pape François explique que les concessions établies par ses prédécesseurs pour l’utilisation de l’ancien missel ont été motivées avant tout « par le désir de favoriser la recomposition du schisme avec le mouvement dirigé par Mgr Lefebvre », un prélat français (1905-1991) qui s’est opposé aux décisions du Concile Vatican II. Le pape François rappelle que la publication du motu proprio Summorum Pontificum (2007) par Benoît XVI était soutenue par « la conviction qu’une telle mesure ne mettrait pas en doute l’une des décisions essentielles du Concile Vatican II, sapant ainsi son autorité ».

Ainsi, la demande adressée aux évêques – d’accueillir généreusement les « justes aspirations » des fidèles qui demandaient de pouvoir utiliser l’ancien rite – « avait donc une raison ecclésiale de recomposer l’unité de l’Église ». Cependant, écrit le pape François, cette faculté « a été interprétée par beaucoup au sein de l’Église comme la possibilité d’utiliser librement le Missel romain promulgué par saint Pie V, déterminant un usage parallèle au Missel Romain promulgué par saint Paul VI ».

L’enquête récemment menée par la Congrégation pour la Doctrine de la Foi auprès des évêques a fourni des réponses qui révèlent que le désir d’unité a été « gravement méprisé » et que les concessions offertes ont été utilisées « pour accroître les distances, renforcer les différences, construire des oppositions qui blessent l’Église et entravent son chemin, l’exposant au risque de la division ». « Une situation qui me chagrine et m’inquiète, me confirmant dans la nécessité d’intervenir », écrit le pape François.

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Marina Droujinina

Journalisme (Moscou & Bruxelles). Théologie (Bruxelles, IET).

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