Lampedusa, 8 juillet 2013 © L'Osservatore Romano

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Lampedusa : huitième anniversaire de la visite du pape François

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Relance de la collecte pour les plus pauvres

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Il y a huit ans, le 8 juillet 2013, le pape François a visité le camp des migrants et des réfugiés sur l’île italienne de Lampedusa pour leur exprimer sa proximité et son soutien. Il s’agissait de son premier voyage en tant que pape en dehors du Vatican, rappelle Vatican News en italien du 8 juillet 2021.

Et il y a un an, la Caritas italienne a choisi cette date  anniversaire du 8 juillet pour lancer, avec l’association des bénévoles italiens, la FOCSIV, une campagne intitulée: « Donne-nous aujourd’hui notre pain quotidien ». Elle vise à collecter des fonds pour les plus pauvres: la campagne a été relancée hier à travers un webinaire, explique Paolo Beccegato, responsable de la zone internationale de Caritas italienne.

« Nous avons lancé la campagne », raconte-t-il dans un entretien avec Vatican News, « en mémoire du voyage du pape à Lampedusa », « en pensant à la pandémie, mais aussi en pensant au fait qu’avec la pandémie, la faim dans le monde est revenue et la pauvreté absolue a augmenté de manière beaucoup plus décisive qu’auparavant, donc d’une manière ou d’une autre, ce voyage nous a aidés à ouvrir davantage les yeux et à faire quelque chose de concret ».

L’hospitalité, un « message très fort »

Le voyage du pape François à Lampedusa « était emblématique de sa vision de l’Église », affirme Paolo Beccegato : « Et je pense qu’il a vraiment beaucoup changé. C’est un changement intérieur, profond et spirituel dans notre perception de notre être Église… Je pense qu’il y a une sorte de métamorphose intérieure qui s’opère… Le pape nous conduit sur ce chemin d’une Église qui rappelle les premières communautés, une Église qui dans sa mission, en allant dans le monde entier, est en fait pleinement elle-même. »

Le responsable de la zone internationale de Caritas italienne souligne que « le thème de l’hospitalité est un autre message très fort du pape François ». « Ces nouveaux outils, les couloirs humanitaires, explique-t-il, nous permettent de pratiquer des voies d’entrée légales et sûres en Italie et en Europe. » L’accueil dans plusieurs paroisses et communautés « s’est accru, note-t-il, mais n’oublions pas qu’environ 80- 85% des déplacés restent dans des pays où il y a des guerres et des violences », tandis que les réfugiés « qui fuient plus loin » « restent en grande majorité dans des pays voisins ». Paolo Beccegato met en garde pour la situation en Afghanistan qui « est sur le point d’exploser » : « Donc, il y aura sûrement des milliers de personnes qui vont … affluer entre l’Iran et le Pakistan en premier. »

Ainsi, constate-t-il, le « message du pape n’est-il pas valable uniquement pour l’Église, mais c’est un message universel qui nous oblige en quelque sorte à retrousser nos manches, mais le pape nous le fait faire avec la conscience de la dignité que ces personnes méritent et en leur reconnaissant les droits qui leur étaient auparavant refusés ».

Chercher les causes profondes

En abordant la question de la réponse politique à l’appel du pape François, Paolo Beccegato affirme que « les institutions pourraient certainement faire beaucoup plus ». « Je dirais qu’en général il y a aujourd’hui une plus grande réception du langage du pape et aussi une culture qui me semble avoir progressé ces dernières années afin de ne pas discriminer systématiquement les personnes, mais du point de vue politique de la législation, des traités, des règlements … certes les progrès ont été rares. » Du point de vue juridique, note-t-il, « il n’y a pas de législation qui a complètement mis en œuvre les indications du pape François, il y a donc encore beaucoup à faire ».

Le responsable de la Caritas italienne rappelle qu’il faut « rechercher les causes profondes du phénomène migratoire ». Il cite l’exemple du Tchad et du Mali, « avec lesquels l’Europe a fait des traités substantiellement pour contenir les flux migratoires ». Ces accords, affirme-t-il, « sont des interventions souvent déguisées en accords internationaux de coopération…, mais en fait ils servent à contenir les flux migratoires et … ils ne se soucient pas des conditions de vie des migrants dans ces pays ». Certes, donc, conclut-il, « si nous regardons le monde du point de vue du pape François, c’est-à-dire celui de la protection de la dignité de la personne, même ces accords dans de nombreux cas devraient être complètement refaits ».

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Marina Droujinina

Journalisme (Moscou & Bruxelles). Théologie (Bruxelles, IET).

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