P. Gregory © Migrants et Réfugiés

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Migrants et Réfugiés : «Ces réfugiés sont le visage du Christ»

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Réflexions du vicaire général de Rhodes

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« Ces réfugiés sont le visage du Christ. Je ne pourrais pas célébrer l’Eucharistie et vivre ma foi si je ne reconnaissais pas le Christ dans le visage des pauvres, si je n’accueillais et ne partageais avec eux ce que j’ai » : ce sont les paroles du p. John Luke Gregory, vicaire général de l’archidiocèse de Rhodes et frère franciscain de la Custodie de Terre Sainte. Depuis 2004, il exerce son ministère auprès des fidèles de l’île grecque, travaillant « dans un contexte orthodoxe » et collaborant avec la communauté musulmane.

La section Migrants et Réfugiés du Dicastère pour le service du développement humain intégral publie un dossier spécial avec les témoignages et des réflexions théologiques pastorales consacré à la Journée mondiale du Migrant et du Réfugié (JMMR), qui sera célébrée le dimanche 26 septembre 2021.

« Nous sommes une frontière, un laboratoire de dialogue, affirme le p. Gregory. Aujourd’hui comme hier, Rhodes est un pont entre les mondes et les cultures. » Le centre de réfugiés accueille des personnes du Moyen-Orient et d’Afrique, raconte-t-il, « qui ont toutes fui leurs terres non pas pour une amélioration économique, mais par peur ».

La Custodie de Terre Sainte, explique le franciscain, soutient ce centre depuis 2015 à travers l’ONG Pro Terra Sancta, « en le finançant pour l’achat de nourriture, de vêtements, d’articles d’hygiène personnelle ». Les habitants et les touristes « ont également généreusement prêté main-forte » ainsi que les communautés luthériennes, ajoute-t-il.

Le curé de Rhodes raconte les difficultés rencontrées par les réfugiés pendant la pandémie : « En septembre, l’une des femmes du centre a donné naissance à un bébé mort-né à l’hôpital et a également été testée positive pour Covid. La maternité a été fermée et le personnel mis en quarantaine. Pendant ce temps, huit autres réfugiés dans le centre ont été testés positifs. Cette nouvelle a été publiée dans le journal local, augmentant ainsi la peur d’approcher les réfugiés. Les réfugiés se sentaient ainsi seuls et vulnérables. »

Pendant le confinement, la communauté du p. John Luke a « préparé un deuxième potager et un deuxième poulailler, produisant deux fois plus de produits » pour pouvoir « livrer des fruits et légumes frais aux réfugiés ». Les réfugiés musulmans apprécient fort leur travail : « Au début et à la fin du Ramadan, raconte le franciscain, nous leur avons apporté des bonbons et des biscuits traditionnels, très appréciés. Durant cette période, la présence dans la communauté de Rhodes de deux jeunes frères jumeaux, clercs franciscains syriens, le p. George Paolo et le p. Johnny Jallouf, a apporté beaucoup de soutien et de réconfort à ces personnes. En plus des besoins matériels, un sourire peut faire beaucoup. »

Le p. John Luke dit que les paroles du bulletin « Covid-19 : Personne ne doit être oublié! », envoyé régulièrement au centre des réfugiés par la section Migrants et Réfugiés du Saint-Siège, « nous ont encouragés à faire notre devoir de chrétiens en visitant et en soutenant » les nécessiteux. « Le peu que nous puissions faire, c’est appliquer la culture de la fraternité et de l’amour pour nous sentir proches de ceux qui sont dans le besoin », affirme le vicaire général de l’archidiocèse de Rhodes.

Il termine son témoignage en citant le pape François qui dit que « le dialogue mène à l’amitié » : « Nous le voyons confirmé dans la dernière encyclique Fratelli Tutti, souligne le franciscain. Nous devons regarder les autres comme des sœurs et des frères d’une même famille créée par Dieu, à son image. Nous sommes appelés à aimer avec un cœur ouvert au monde, à toute l’humanité, en particulier à ceux qui en ont le plus besoin. »

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Marina Droujinina

Journalisme (Moscou & Bruxelles). Théologie (Bruxelles, IET).

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