La violence à l’égard des femmes « constitue une grave violation des droits humains », déplore la Mission permanente du Saint-Siège aux Nations Unies et à d’autres organisations internationales à Genève.
La délégation a participé à la 47e session du Conseil des droits de l’homme et s’est prononcée sur le rapport du rapporteur spécial sur « la violence à l’égard des femmes, ses causes et ses conséquences », le 28 juin 2021, à Genève.
« Plus la dignité des femmes est promue et protégée, fait observer la délégation du Saint-Siège, plus la famille, la communauté et la société le sont également. … De même, chaque fois qu’une femme subit des violences, c’est toute la communauté et la société elle-même qui en souffrent. »
Le rapport de cette année se concentre spécifiquement « sur le viol en tant que violation grave, systématique et généralisée des droits de l’homme ». Comme l’a déclaré le pape François, dans le discours aux membres du corps diplomatique accrédité près le Saint-Siège, le 12 janvier 2015, le crime de viol est « une atteinte des plus graves à la dignité des femmes, qui sont non seulement violées dans leur corps, mais aussi dans l’esprit, entraînant un traumatisme difficile à effacer et avec des effets sur la société également. »
La déclaration souligne que tout silence « sur les actes de violence perpétrés contre les femmes, toute impunité des agresseurs et toute impassibilité ou indifférence à l’égard des crimes physiques ou sexuels sont intolérables ».
La délégation de la Mission du Saint-Siège rappelle aussi que « tous » ont « le devoir moral de fournir aux victimes de violence le soutien et la protection nécessaires ». À cet égard, il faut veiller à ce « qu’ils puissent accéder facilement à des structures qui leur offrent une assistance psychosociale, médicale, financière et juridique afin de favoriser leur guérison et leur réinsertion sociale ».
Dans ce contexte, le Saint-Siège « souhaite réaffirmer les droits et la dignité des enfants conçus à la suite de violences sexuelles, à commencer par leur droit à la vie ». Ces enfants « ne doivent pas devenir les victimes collatérales de la violence odieuse perpétrée contre les femmes », souligne la déclaration. Au contraire, « ils ont besoin d’être soutenus et aimés », « ils ont besoin d’attention et de programmes pour assurer leur protection et favoriser la guérison ».
La délégation du Saint-Siège cite les chiffres sur la violence contre les femmes, soulignant qu’ils « parlent d’eux-mêmes ». Par exemple, chaque jour, 137 femmes sont tuées par des membres de leur propre famille ; les femmes adultes représentent près de la moitié des victimes de la traite des êtres humains recensées dans le monde ; dans le monde, 1 femme sur 3 a subi des violences physiques ou sexuelles à un moment donné ; et 15 millions d’adolescentes dans le monde âgées de 15 à 19 ans ont subi des relations sexuelles forcées. Il y a eu « l’année dernière le facteur aggravant de la pandémie, qui a rendu de nombreuses femmes plus vulnérables à la violence dans les environnements privés en raison de la restriction des déplacements, isolement social et insécurité économique ».
La déclaration se termine par les paroles du pape François qui a récemment affirmé que « par la façon dont nous traitons le corps d’une femme, nous pouvons comprendre notre niveau d’humanité ». « Il ne fait aucun doute, souligne la délégation du Saint-Siège, que parvenir au plein respect des femmes exige de gros efforts pour promouvoir un respect authentique de l’autre, fondé sur la vérité intrinsèque de l’égale dignité de toutes les personnes. »