Le feu vert (« Nulla osta ») pour l’ouverture de la cause de béatification et de canonisation de la « servante de Dieu » Vera Grita (1923-1969), laïque, coopératrice salésienne, a été communiqué par la Congrégation pour les causes des saints, le 26 mai 2021, à Mgr Calogero Marino, évêque de Savone-Noli (Italie), a annoncé l’agence d’information salésienne (ANS) le 1er juillet.
L’ANS rappelle que le « Nulla osta » c’est « l’autorisation du Saint-Siège pour l’ouverture de l’enquête diocésaine »: il a en effet « été démontré qu’il n’y a rien dans les dicastères du Vatican qui entrave la cause de la servante de Dieu Vera Grita ».
Une décision qui survient alors que le premier livre sur Vera Grita vient d’être publié en français, par Elisabeth de Baudoüin, chez Salvator: « Vera Grita, une vie eucharistique ».
Les paroles du Christ à Vera Grita sont en quelque sorte une explicitation pour aujourd’hui de l’intuition spirituelle de Thérèse de Lisieux ou de Faustine Kowlaska (Petit journal 1302, 29 septembre 1937): Jésus-Eucharistie demeure dans le baptisé entre deux communions, source d’un apostolat fécond.
Paul VI a eu connaissance du message que lui ont transmis Vera Grita et les salésiens et l’auteur voit une influence de ce message du Christ dans l’intensification des voyages apostoliques internationaux du saint pape de mai 68.
« Vera Grita a été marquée par les salésiens dès son enfance, explique Elisabeth de Baudoüin : ce sont les filles de Marie Auxiliatrice, la branche féminine de la congrégation fondée par don Bosco, qui l’ont préparée à sa première communion, en Sicile. Elle en a gardé un attachement très fort à ces deux piliers de la spiritualité salésienne que sont la communion et la confession fréquentes. »
Elle évoque la souffrance physique que Vera Grita a endurée, comme conséquence d’un accident pendant la Seconde guerre mondiale alors que la foule se précipitait aux abris, lors d’une alerte : « En 1944, elle vit une tragédie qui change le cours de son existence : le 4 juillet (c’est, ce dimanche, l’anniversaire de cet accident, ndlr), elle est piétinée par la foule lors du bombardement de la ville de Savone par l’aviation anglo-américaine. Son corps est massacré et cette ravissante jeune fille de 21 ans, jusque-là en parfaite santé, vivra désormais clouée sur la croix. Elle va alors puiser dans la foi les forces nécessaires pour surmonter cette épreuve et supporter la souffrance physique, qui ne la lâchera jamais. Grâce à ses qualités de courage et de détermination et une intense vie de prière, enracinée dans l’Eucharistie, elle réussit à mener une vie presque normale. »
Plus encore, « elle passe le concours pour devenir « maîtresse d’école » et le réussit »: « Malgré ses difficultés, qu’elle ne met jamais en avant et sur lesquelles elle reste très discrète, elle exerce ce métier avec talent et passion jusqu’à sa mort, en 1969, à l’âge de 46 ans. »
Elle avait choisi de vivre dans le monde une consécration de laïque, à l’école de Don Bosco, éducateur s’il en est, et de sa spiritualité « eucharistique et mariale, sacerdotale et missionnaire », selon l’analyse du p. François-Marie Léthel ocd : « Entre temps, ajoute Elisabeth de Baudoüin, cette jeune femme de plus en plus priante et proche des salésiens s’est consacrée dans le célibat et, le 24 octobre 1967, elle est devenue coopératrice salésienne. C’est alors que commence l’expérience mystique hors norme qu’elle vit pendant deux ans et qui sera à l’origine de l’Œuvre des tabernacles vivants. »
L’institutrice chargée de faire des dictées aux petits enfants – c’est un des piliers de sa profession! – devra désormais écrire sous la dictée du Christ, y compris telle réprimande qu’elle n’élude pas et transcrit fidèlement.
Beaucoup ont fait remarquer que son amour de l’Eucharistie, de Marie et du Pape n’est pas sans rappeler le fameux « songe de Don Bosco » ou songe « des trois blancheurs », qui n’a rien perdu de son actualité.
Elisabeth de Baudoüin a été journaliste spécialisée dans les questions religieuses. Elle est auteur de trois livres publiés chez Salvator : « Les saints nous conduisent à Jésus », avec le p. François-Marie Léthel, ocd (2017), « Thérèse et François » (2019) et « Vera Grita, une vie eucharistique » (2021).