Audience générale du 19 février 2020 © Vatican Media

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Non au travail des enfants: « Une tragédie ! »

« Des enfants privés de la possibilité de jouer, d’étudier et de rêver »

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Non à « l’exploitation des enfants privés de la possibilité de jouer, d’étudier et de rêve »: c’est le coup de semonce du pape François après l’angélus de ce dimanche 13 juin 2021, au lendemain de la la Journée mondiale contre le travail des enfants, promue par l’ONU le 12. Il invite à éliminer cet « esclavage moderne ».

« La Journée mondiale contre le travail des enfants a été célébrée hier, a rappelé le pape, en italien. Ce n’est pas possible de fermer les yeux sur l’exploitation des enfants, privés du droit de jouer, d’étudier et de rêver. Selon les estimations de l’Organisation internationale du travail, il y a aujourd’hui plus de 150 millions d’enfants exploités pour le travail : une tragédie ! 150 millions : plus ou moins comme tous les habitants de l’Espagne, de la France et de l’Italie. Cela arrive aujourd’hui ! Tant d’enfants qui en souffrent : exploités pour le travail des enfants. Renouvelons tous ensemble l’effort pour éliminer cet esclavage de notre temps. »

C’est la seconde intervention du pape en deux jours. Hier, il avait publié ce tweet: « Les enfants sont l’avenir de la famille humaine: c’est à nous tous que revient le devoir de favoriser leur croissance, leur santé et leur sérénité! »

Dès le 12 juin 2013, le pape avait déploré: « Tellement de gens, au lieu de les faire jouer, les rendent esclaves: ça, c’est une plaie! Une enfance sereine permet aux enfants de regarder avec confiance vers la vie et vers demain. Gare à celui qui étouffe en eux l’élan joyeux de l’espérance! »

Il avait ajouté: « J’appelle les institutions à tout mettre en œuvre pour protéger les mineurs, en comblant les lacunes économiques et sociales qui sous-tendent la dynamique déformée dans laquelle ils sont malheureusement impliqués», avait-il demandé l’année dernière. »

Dans son message vidéo pour la 75e Assemblée générale des Nations Unies, le 25 septembre dernier, le pape recommandait de ne pas « ignorer les conséquences dévastatrices de la crise de la Covid-19 sur les enfants », qui par millions « ne peuvent pas retourner à l’école »: une situation qui, « dans de nombreuses régions du monde », risque de provoquer l’augmentation du travail, de l’exploitation, des abus et de la malnutrition des enfants.

Selon l’ONU, 152 millions d’enfants (64 millions de filles et 88 millions de garçons) sont astreints au travail des enfants dans le monde, ce qui représente presque un enfant sur dix à l’échelle mondiale. Il faut redoubler d’efforts pour atteindre la cible 8.7 des objectifs de développement durable (ODD), qui appelle à l’interdiction et à l’élimination immédiates des pires formes de travail des enfants.

Toujours selon l’ONU,

  • Le nombre d’enfants victimes du travail des enfants s’élève à 160 millions dans le monde – soit une augmentation de 8,4 millions d’enfants au cours des quatre dernières années.
  • Le secteur de l’agriculture représente 70 pour cent des enfants astreints au travail des enfants (112 millions), puis viennent le secteur des services, avec 20 pour cent (31,4 millions) et l’industrie avec 10 pour cent (16,5 millions).
  • Le travail des enfants est plus répandu chez les garçons que chez les filles, quelle que soit la tranche d’âge. Si l’on prend en compte les tâches ménagères effectuées pendant 21 heures ou plus par semaine, l’écart entre les sexes se réduit.
  • La prévalence du travail des enfants dans les zones rurales (14 pour cent) est près de trois fois supérieure à celle des zones urbaines (5 pour cent).
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Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

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