Les bienheureuses Pilar, Olga et Octavia © Vatican News

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La Place Saint-Pierre applaudit la béatification de trois laïques martyres en Espagne

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Engagées dans la Croix-Rouge au service des blessés

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La Place Saint-Pierre a applaudi, avec le pape François, la béatification de trois laïques martyres en Espagne, à Astorga, ce dimanche 30 mai 2021, après l’angélus: les bienheureuses Pilar, Octavia et Olga étaient engagées dans la Croix-Rouge au service des blessés de guerre.

« Hier à Astorga, en Espagne, ont été béatifiées María Pilar Gullón Yturriaga, Octavia Iglesias Blanco et Olga Pérez-Monteserín Núñez, a annoncé le pape. Ces trois courageuses laïques, à l’imitation du Bon Samaritain, se sont vouées à soigner les blessés de guerre sans les abandonner au moment du danger, elles ont pris des risques et elles ont été tuées en haine de leur foi. Nous louons le Seigneur pour leur témoignage évangélique. Des applaudissements pour les nouvelles bienheureuses! »

Le cardinal Marcelo Semeraro, préfet de la Congrégation pour les causes des saints, a en effet présidé à Astorga, le 29 mai, la messe de béatification des trois infirmières assassinées dans les Asturies en 1936, pendant la Guerre civile espagnole.

Les bienheureuses Pilar, Olga et Octavia © Vatican News

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Il a souligné, rapporte Radio Vatican, « la charité des trois martyrs qui ont donné leur vie pour les malades et les souffrants ».

Il a cité les paroles du Christ: « N’ayez pas peur, n’ayez pas peur! », soulignant que la société est « marquée par la peur », et en faisant observer que « le vrai problème pour nous, c’est quand la peur détermine nos choix ou quand elle nous fait renoncer à nos convictions; quand il nous bloque dans nos relations avec les autres et aussi avec Dieu ».

Il indique la charité comme antidote à la peur: « Citant la parole du Seigneur: n’ayez pas peur de ceux qui tuent le corps, mais ne peuvent tuer l’âme », saint Augustin a affirmé que les apôtres, de peur de céder à cause de leur froideur à la peur, étaient brûlés du feu de la charité. »

« C’est le chemin que les martyrs ont parcouru, a-t-il expliqué, et c’est le chemin qui nous est toujours ouvert. Non seulement dans les situations dramatiques, mais aussi dans les plus ordinaires; non seulement pour les peurs qui peuvent découler des menaces des hommes, mais aussi pour celles qui sont liées à notre condition humaine et aux urgences qui surviennent dans la vie. »

Le cardinal Semeraro a évoqué la situation de peur provoquée par la pandémie et la voie de la charité et de la proximité indiquée par le pape François: « Notre Dieu est proche et nous demande d’être proches les uns des autres, de ne pas nous éloigner les uns des autres. Et en cette période de crise due à la pandémie que nous vivons, cette proximité nous demande de le montrer davantage, de le montrer davantage. Peut-être ne pouvons-nous pas nous rapprocher physiquement par peur de contagion, mais oui, nous pouvons éveiller en nous une attitude de proximité entre nous: grâce à la prière, avec de l’aide, de nombreuses formes de proximité. Et pourquoi devrions-nous être proches les uns des autres? Parce que notre Dieu est proche, il a voulu nous accompagner dans la vie. Il est le Dieu de la proximité. C’est pourquoi nous ne sommes pas des personnes isolées: nous sommes proches, car l’héritage que nous avons reçu du Seigneur est la proximité, c’est-à-dire le geste de proximité (Homélie à Sainte-Marthe, 18 mars 2020). »

Il a ajouté que « ces trois jeunes laïques Pilar, Olga et Octavia s’étaient déjà engagées sur le chemin de la charité, nourrissant leur vie chrétienne « ordinaire » d’une activité apostolique ».

« Quand plus tard elles ont choisi de travailler comme infirmières à la Croix-Rouge ici, à Astorga, elles ont canalisé leur vocation laïque sur ce chemin vers le martyre, le témoignage suprême de l’amour pour le Christ. »

Pour le cardinal Semeraro, toujours selon la même source, « la possibilité du martyre est toujours présente dans la vie des chrétiens. Il en a été ainsi pour nos bienheureuses »: « Les bienheureuses Pilar, Olga et Octavia se sont consacrées à prendre soin du corps affaibli et souffrant, de sorte que, même dans le danger qui se présentait, elles n’ont pas voulu pas abandonner les blessés, mais ont continué à les aider, au risque de leur vie. En raison de cette fervente charité, lorsque leurs corps étaient menacés, elles n’ont pas été bloquées par la peur, mais, brûlant du feu de la charité, elles ont subi torture et humiliation. Elles ont tout enduré avec une force surnaturelle; elles se sont préparées à souffrir la mort dans un esprit de foi. Elles sont mortes en acclamant le Christ Roi, et c’est cette profession de foi qui a fait d’elles des martyrs. « 

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Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

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