« La Congrégation pour le clergé s’engage à promouvoir le diaconat permanent dans toute sa richesse et sa pertinence », affirme le cardinal Beniamino Stella. Dans sa récente Instruction sur le renouveau de la communauté paroissiale et « dans le sillage de l’enseignement du Concile et des papes », précise-t-il, le dicastère « a souligné la tâche des diacres permanents comme prophètes du service ».
Dans une longue interview aux médias du Vatican, le cardinal Stella présente le travail de la Congrégation pour le clergé, dont il est préfet. Il explique la structure et la gestion financière de la Congrégation et réfléchit sur le diaconat permanent.
Nous avons publié le premier de trois articles sur cet entretien, hier, lundi 10 mai 2021, sur « la miséricorde » et « le courage sacerdotal », et le second, hier, mardi 11 mai.
Le ministère des diacres permanents, explique le cardinal, « doit dépasser les limites de la communauté ecclésiale ». En effet, « ils sont envoyés aux ‘périphéries’ et sont marqués par un charisme missionnaire, surtout pour la ‘première annonce’ de l’Évangile dans les lieux frontaliers et dans les milieux de la vie ordinaire des gens ».
Les diacres permanents, poursuit le préfet, « ne sont pas des ‘enfants de chœur avec des étoles’, mais des chrétiens engagés à manifester – en communion avec l’évêque et le presbytère diocésain – le visage de Jésus, qui n’est pas venu pour être servis, mais pour servir et donner sa vie ».
Le préfet souligne « un aspect unique du diaconat permanent » à savoir : « le fait que des hommes mariés peuvent également être admis à ce ministère ». « Le diacre permanent qui a une famille et exerce une profession, explique le cardinal, est un témoin privilégié de l’appel universel à la sainteté dans la vie ordinaire. » Cependant, poursuit-il, il existe, « bien qu’en plus petit nombre, des diacres permanents célibataires, qui témoignent de la valeur de la virginité pour le Royaume des Cieux, en prenant l’engagement du célibat au moment de l’ordination, afin de se consacrer avec plus de liberté aux exigences du ministère. »
Pour « réaliser cette vocation spécifique » du diacre permanent, il faut une formation qui ne concerne pas seulement la dimension intellectuelle, mais aussi la maturité humaine et spirituelle », souligne le cardinal Stella. Pour cette raison, le Dicastère « accompagne les Conférences épiscopales dans l’élaboration d’une Ratio pour la formation des diacres permanents ». En outre, la Congrégation « est en dialogue avec les épiscopats locaux afin que soit institué dans le monde entier l’ordre des diacres permanents, qui n’a pas encore été restauré dans certaines Églises locales ».
La structure de la Congrégation et les frais de gestion
Le préfet explique la structure de la Congrégation pour le clergé soulignant que le dicastère est composé « d’une pluralité de personnes qui collaborent au service du clergé ». Il s’agit des cardinaux, des archevêques et des évêques, « désignés par le Saint-Père tant à l’intérieur de la curie romaine que dans différentes parties du monde » pour « garantir » la « portée universelle » du dicastère.
Un cardinal-préfet préside la Congrégation, « assisté de deux archevêques secrétaires, dont l’un est chargé des séminaires, et d’un sous-secrétaire ». Au sein du dicastère, il y a 27 prêtres et 4 laïcs.
L’activité de la Congrégation pour le Clergé est divisée en quatre bureaux dont : le bureau du clergé, le bureau des séminaires, le bureau administratif et le bureau des dispenses qui « s’occupe des clercs qui ont abandonné l’exercice du ministère et entendent se réconcilier avec Dieu et la communauté ecclésiale ».
Le bureau du clergé, explique le cardinal, « outre les cas disciplinaires et les cas de soutien aux Églises particulières, examine les plaintes et répond aux demandes des évêques et des clercs ». Par le biais des « facultés spéciales » accordées au dicastère, poursuit-il, « la Congrégation peut écarter, pour des raisons très graves, les prêtres et les diacres de l’état clérical ».
Le bureau des séminaires « s’occupe de la promotion des vocations et soutient les évêques diocésains et les conférences épiscopales dans le domaine de la formation sacerdotale ». Elle est également « responsable des collèges et des internats sacerdotaux de Rome ».
Le bureau administratif « est l’un des instruments que le Saint-Père utilise pour veiller à la bonne administration du patrimoine de l’Église ».
En ce qui concerne les frais de gestion, note le cardinal, « ils sont imputables aux salaires du personnel et aux frais de fonctionnement, et sont couverts par les revenus des activités institutionnelles ».
Enfin, les cours de formation proposés par le dicastère « sont financés en partie par une contribution symbolique des étudiants, et pour le reste par la générosité d’autres entités, dont, pour l’essentiel, la Fondation pontificale ‘Aide à l’Église en Détresse’ ».