« De manière petite et concrète, nous pouvons tous participer à ce projet commun pour recomposer une famille humaine commune. Car il y a des trésors à trouver lorsque nous nous efforçons ensemble de briser les murs qui nous divisent. »
C’est ce qu’a déclaré Sarah Teather, directrice du Jesuit Refugee Service UK, en intervenant – en ligne – le 6 mai 2021, à une conférence de presse présentant le message du pape publié à l’occasion de la 107e Journée mondiale des migrants et des réfugiés sur le thème « Vers un “nous” toujours plus grand ».
Elle a souligné que « le système d’asile » créé pour les réfugiés « érige des murs de suspicion pour les empêcher de bénéficier de la protection dont ils ont besoin ». La politique « agressive et fermée qui les blesse est elle-même blessée », a-t-elle déploré : une « communauté brisée – une communauté qui rejette délibérément des migrants vulnérables vers les périphéries – mène à des vies brisées ».
« Malgré cela, il y a aussi de l’espoir », a affirmé la directrice : « Nous voyons de nombreux demandeurs d’asile démunis se portant volontaires pour soutenir les autres, par exemple. Empêchés de participer à la société par le biais d’un travail rémunéré, ils créent de nouvelles voies pour apporter leurs dons et utiliser le temps de manière significative. »
Sarah Teather a cité l’exemple d’une femme en détention qui a rejoint un groupe de prières pour les personnes sur le point d’être renvoyées. « Nous prions pour tout le monde, même les officiers », a-t-elle expliqué. « Agissant en solidarité les uns avec les autres et donnant du bien là où aucun n’a été reçu, ces réfugiés contribuent à construire un avenir commun, un nous plus large », a affirmé la directrice.
Elle a noté aussi que l’espérance naît également de communautés chrétiennes « dynamisées et inspirées par l’accueil en toute confiance de personnes d’autres religions et cultures ». Dans le projet d’accueil du Jesuit Refugee Service UK, « les congrégations religieuses et les familles reçoivent des demandeurs d’asile sans abri en tant qu’invités chez eux ».
Les hôtes et les invités en parlent « avec émotion comme d’une expérience de rencontre significative et d’amitiés surprenantes, dans lesquelles les deux bénéficient du trésor de la vie partagée ». Ensemble, « ils créent une contre-culture aux politiques publiques hostiles qui rendent les gens sans abri et marginalisés ».