Au palais présidentiel de Bagdad, le président Saleh a accueilli le pape François chaleureusement et avec un envol très symbolique de nombreuses colombes dans le ciel de Bagdad: un voyage sous le signe de la paix. Il estime que L’Orient ne peut se concevoir sans les chrétiens » et que le terrorisme doit être « éradiqué ».
Le président Barham Ahmed Saleh Qassim avait rendu visite au pape au Vatican le 25 janvier 2020 pour renouveler l’invitation faire lors de la visite du cardinal secrétaire d’Etat Pietro Parolin à Bagdad en décembre 2018.
Le pape a parcouru le trajet de l’aéroport au palais présidentiel dans une voiture BMW à blindée, à l’épreuve des balles, que cette fois, il n’a pas refusée.
Sur le chemin, malgré le confinement et les mesures de sécurité, des étudiants avaient été autorisé à venir ovationner le pape, accompagné par un important déploiement de forces de l’ordre à moto, en voiture, en minibus. A son arrivée, la voiture du pape a été escortée par la garde à cheval.
A sa descente de voiture, il a été accueilli par longue poignée de main du président et des gestes de respect chaleureux.
Après les traditionnelles salutations des deux délégations, le pape s’est dirigé par un salon où il a eu un entretien avec le président, accompagné de sa femme, et de l’interprète du Vatican, le p. Georges Ayoub, avant l’échange de cadeaux: le pape a offert notamment un médaillon représentant la carte de l’Irak et le patriarche Abraham.
Dans son discours, le président Barham Saleh a dit la « fierté » des Irakiens pour la présence du pape en dépit des circonstances qui auraient pu conduire au report de la visite.
Il a souligné qu’en Irak, il y a une tradition de coexistence entre les différentes communautés religieuses: « le son des cloches se mêle à l’appel du muezzin ».
Il a cité différentes circonstances où l’aide des jeunes musulmans a été spontané ment offerte aux jeunes chrétiens, comme après l’attentat à Notre Dame du Perpétuel secours en 2010.
Le président Saleh mentionne aussi l’aide des soldats pour porter la Croix du Christ à Qaraqosh.
Pour le président, « la coexistence pacifique est enracinée ici comme un palmier », c’est une histoire « d’amour et de fraternité humaine ».
Le président Saleh déplore la haine et la violence: « il faut éradiquer les racines du terrorisme ». Il souligne « l’exigence urgente » de renforcer les valeurs de la « coexistence ».
Le président Saleh évoque guerres, assassinats, disparitions, exterminations dans le Kurdistan – il est lui-même kurde -, les fosses communes dans le sud et le centre, la destruction de l’environnement, des femmes réduites en esclavage, des églises détruites… les exactions contre les yézidis
Il déplore la « grande souffrance de nos frères chrétiens contraints de partir » dans plusieurs pays du Moyen Orient et il évoque aussi, à l’intérieur, les « défis à relever », les « réformes » nécessaires à la justice sociale, à l’emploi des jeunes, à la sécurité.
Le président irakien en voit de « solution » que dans le « dialogue » et la « coopération », ainsi l’Irak doit redevenir un « pont » et la reconstruction dans la région doit être fondée sur le le respect ds droits humains.
Interrogé par Zenit sur cette phase du président, le directeur de L’Oeuvre d’Orient, Mgr Pascal Gollnisch a reconnu que le président prend des risques pour sa vie en prononçant de telles paroles.
Le président Saleh a en outre dit souhaiter la poursuite du projet de la Maison d’Abraham et un comité pour les recherches sur l’histoire commune des religions.
« Vous êtes avec nous pour soigner nos blessures », « merci pour le bien que vous faites », a conclu le président en se tournant vers le pape.