Artiste accomplie : danseuse, pianiste, peintre et écrivain, elle respire cette pureté du cœur qui rend son art si touchant. Après une carrière de danseuse étoile, Mireille Nègre décide un beau jour d’entrer au Carmel pour suivre Celui qui l’appelle.
Sa vocation d’artiste trouve son accomplissement dans cette nouvelle vie carmélitaine. La plénitude de la Beauté de Dieu se révèle là dans cette kénose qu’elle accomplit. Elle qui danse sous les feux de la rampe danse maintenant avec le Seigneur, une vie cachée comme Jésus à Nazareth.
Elle restera au carmel une dizaine d’années puis elle devra y renoncer pour des raisons de santé. Elle prolonge alors cette vocation en recevant la consécration dans l’Ordo Virginum, qui rassemble dans les diocèses, des femmes consacrées vivant dans le monde.
Dans ce monde qui se délite, elle est à elle seule une oasis de beauté, de joie et de paix. Sa prière nous est nécessaire. Un artiste qui prie comme dirait saint Augustin prie deux fois !
Mireille est aux côtés de Michael Lonsdale une belle marraine pour notre mouvement d’artistes, la Diaconie de la Beauté ! Ils se croisent à plusieurs occasions notamment à Cannes lors d’une édition du Festival Sacré mais aussi à Paris pour nos soirées d’artistes chez les Dominicains ou à l’occasion de concerts lectures. Leur rencontre est un enchantement.
Mireille confie ce témoignage
à l’occasion de « l’envol au ciel » de son ami Michael Lonsdale
« Trois petites anecdotes restent dans ma mémoire comme des bijoux de sagesse
Et rendent présent Michael Lonsdale vivant à tout jamais.
1 Lors d’un voyage en train à ses côtés pour un projet de lecture avec lui.
Il a brisé d’un jet…mon intimidation, en me questionnant et en me racontant des histoires de sa vie avec un enthousiasme prodigieux sans aucun temps mort durant tout le voyage.
2 Pendant les répétitions, alors que tout se mettait en place, il m’interpelle vivement.
Non. Mireille ne me dit pas vous mais tu !
3 Alors que le trac me gagnait, craignant des imperfections dans mes répliques, il cherchait à me rassurer. Sa chaise presque collée à la mienne, il me raconta une histoire comme un frère le ferait à sa sœur : « J’avais un ami marocain, un grand artiste dans la fabrication des tapis d’art. Il m’expliquait que lorsqu’il terminait son labeur. Le résultat était magnifique, d’une perfection impeccable avec des couleurs chatoyantes. Et bien tu vois, Il fallait un défaut pour qu’il soit vraiment satisfait, autrement quelque chose allait manquer à son ouvrage. Alors, il devait retourner son œuvre et fabriquer un nœud grossier pour être vraiment satisfait ».
Michael était un frère pour chacun et un sage pour nous tous, sa mémoire est vivante.
Mireille NEGRE
Propos recueillis par Anne Facérias