Rite zairois congolais

Rite zairois congolais

Messe en rite zaïrois : le pape souhaite que ce modèle d’inculturation fasse des émules

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Message et préface d’un livre

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Le pape a réservé pas moins d’une préface et d’un message vidéo, à l’occasion de la sortie d’un livre sur le rite congolais (zaïrois) de la célébration de la messe, ce 1er décembre 2020. Il encourage une liturgie qui « touche le cœur » des populations locales. Il faut, insiste-t-il, « favoriser des expressions autochtones en chants, danses, rites, gestes et symboles ».

Le rite dit « zaïrois » a été approuvé en 1988 par la Congrégation romaine pour la liturgie (pour le culte divin) comme l’un des rites catholiques officiels. Adapté à la vie et à la culture africaines, il est caractérisé par la participation active de l’assemblée, notamment par la danse, comme une expression de la foi, par l’invocation des saints et des ancêtres, par la mise en valeur du rôle des lecteurs, et par le style très oral des prières. Il peut durer jusqu’à quatre heures.

Dans un message vidéo diffusé lors de la présentation du livre (Papa Francesco e il ‘Messale Romano per le diocesi dello Zaire, Librairie éditrice du Vatican), le pape a salué un événement « important pour l’Eglise en Afrique ». Un an plus tôt (1er décembre 2019), il avait présidé la messe en rite zaïrois dans la basilique Saint-Pierre, à l’occasion du jubilé d’argent de l’aumônerie congolaise de Rome.

Saluant la « foi » et la « joie » de ce « premier et unique rite inculturé de l’Eglise latine après le Concile Vatican II », le pape estime qu’il « peut servir d’exemple et de modèle pour d’autres cultures ». Comme le demandait Jean-Paul II aux évêques du Congo en 1988, il exhorte l’Eglise locale à adapter de la même façon tous les rituels des sacrements et des sacramentaux.

Le rite congolais, souligne-t-il, « valorise les différents langages, couleurs, mouvements du corps, qui interagissent en exploitant toutes les dimensions de la personnalité des fidèles, toujours en tenant compte des valeurs spécifiques de chaque peuple ». Et, affirme-t-il, « le véritable protagoniste du rite congolais est le Peuple de Dieu qui chante et qui loue Dieu, le Dieu de Jésus Christ qui nous a sauvés ».

Dans la préface de l’ouvrage qu’il signe, le pape François parle d’ « une voie prometteuse pour l’élaboration éventuelle d’un rite amazonien, en tant qu’il intègre les exigences culturelles d’une région déterminée dans le contexte africain, sans perturber la nature du Missel romain, en garantissant la continuité avec la tradition antique et universelle de l’Eglise ».

Le pape voit dans le rite zaïrois « une culture et une spiritualité animées par des chants religieux au rythme africain, le son des tambours et d’autres instruments de musique qui constituent un véritable progrès de l’enracinement du message chrétien dans l’âme congolaise ». Il s’agit d’une « célébration joyeuse » et d’un « vrai lieu de rencontre avec Jésus ».

Chaque peuple doit chercher à invoquer Dieu non pas « par procuration ou par des mots empruntés à d’autres, mais en assumant toute la spécificité spirituelle et socio-culturelle du peuple », « par ses paroles, par son langage religieux, poétique, métaphorique, symbolique et narratif ». La liturgie « doit toucher le cœur des membres de l’Eglise locale et être suggestive ».

« Le christianisme ne dispose pas d’un modèle culturel unique », conclut le pape François, mais, « en restant pleinement lui-même, dans la fidélité totale à l’annonce évangélique et à la tradition ecclésiale, il porte aussi le visage de nombreuses cultures et de nombreux peuples où il est accueilli et enraciné »

Rédigé par sœur Rita Mboshu Kongo, enseignante à l’Université pontificale urbanienne, l’ouvrage sortira en librairie le 9 décembre.

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Anne Kurian-Montabone

Baccalauréat canonique de théologie. Pigiste pour divers journaux de la presse chrétienne et auteur de cinq romans (éd. Quasar et Salvator). Journaliste à Zenit depuis octobre 2011.

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