Message aux juges d'Afrique et d'Amérique, capture vidéo

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Justice : quand le pape encourage les juges à être des poètes

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Message au Comité pour les droits sociaux d’Afrique et d’Amérique

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Tout comme le poète entend « la musique de la réalité » et la traduit « en paroles », ainsi le juge peut faire « une poésie qui guérit les blessures des pauvres », une poésie « qui répare », affirme le pape François dans un message publié ce 30 novembre 2020.

S’adressant en vidéo aux participants à la Conférence internationale des juges membres du Comité pour les droits sociaux d’Afrique et d’Amérique, le pape souligne aussi que « quand une justice est vraiment juste », elle rend « les pays heureux et leurs habitants dignes ».

« Aucune sentence ne peut être juste, ni aucune loi légitime, si elles produisent plus d’inégalités, si elles contribuent à la perte des droits, à l’indignité ou à la violence », ajoute-t-il dans ce message en espagnol, dont nous proposons une traduction.

La conférence se déroule les 30 novembre et 1er décembre sur le thème “La construction de la justice sociale. Vers la pleine application des droits fondamentaux des personnes en condition de vulnérabilité”.

Salut du pape François

Chers juges d’Afrique et d’Amérique, bonjour !

Je me réjouis de pouvoir vous adresser ces paroles avant que vous commenciez ces beaux travaux qui ont été présentés. Je vous félicite de cette initiative de penser, décrypter, construire une “nouvelle” justice sociale.

Il est bon de faire une pause dans son travail ordinaire pour penser et réfléchir. Je suis sûr que cela vous aidera à assumer une dimension plus complète de votre mission et de votre responsabilité sociale.

Face à une société qui regarde avec une certaine méfiance et une certaine suspicion ceux qui ont le pouvoir de décider de ce qui est juste, cet événement est un baume réparateur.

Je vous ai dit il y a quelque temps, lors d’une rencontre dans la Casina Pío IV que, tout comme les mouvements sociaux, vous étiez des poètes. Je voudrais revenir sur cette idée.

Le poète doit contempler, penser, entendre la musique de la réalité et la traduire en paroles. Dans chaque décision, dans chaque sentence, vous êtes devant l’heureuse possibilité de faire de la poésie : une poésie qui guérisse les blessures des pauvres, qui inclue la planète, qui protège la mère terre et toute sa descendance. Une poésie qui répare, rachète, nourrit.

Juges, ne renoncez pas à cette possibilité. Assumez la grâce que vous possédez, avec décision et avec courage. Soyez conscients que tout ce que vous pouvez apporter par votre droiture et votre engagement est très important.

Et, s’il vous plaît, souvenez-vous toujours que quand une justice est vraiment juste, cette justice rend les pays heureux et leurs habitants dignes. Aucune sentence ne peut être juste, ni aucune loi légitime, si elles produisent plus d’inégalités, si elles contribuent à la perte des droits, à l’indignité ou à la violence.

Frères et sœurs, entraînez-vous à la poésie, afin d’être de meilleurs poètes et de meilleurs juges. Et n’oubliez jamais qu’une poésie qui ne transforme pas est seulement un tas de paroles mortes. Je souhaite du succès à cette rencontre.

Traduction de Zenit, Anne Kurian-Montabone

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Anne Kurian-Montabone

Baccalauréat canonique de théologie. Pigiste pour divers journaux de la presse chrétienne et auteur de cinq romans (éd. Quasar et Salvator). Journaliste à Zenit depuis octobre 2011.

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