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Dialogue interreligieux : « La tolérance ne suffit pas », affirme Mgr Jurkovic

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Intervention en Arabie Saoudite

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En matière de dialogue interreligieux, « la simple tolérance ne suffit pas ! » affirme Mgr Ivan Jurkovic, observateur permanent du Saint-Siège auprès des Nations unies à Genève, lors d’une rencontre à Djeddah en Arabie Saoudite, le 22 novembre 2020. Il s’agit de « chercher l’enrichissement mutuel », a-t-il expliqué.

Invité par Muhammad bin Abdul Karim Issa, secrétaire général de la Ligue islamique mondiale (World Muslim League), l’archevêque participait à la présentation du livre “La promotion du dialogue interculturel et interreligieux comme instrument pour la paix et la fraternité” (The promotion of intercultural and interreligious dialogue as an instrument for peace and fraternity).

Dans son intervention, pointant du doigt « les tendances croissantes à l’égoïsme et à l’individualisme », il a souligné que « la fraternité est essentielle » : en effet, le « grand problème aujourd’hui » vient de ce que « les différences sont souvent expérimentées en termes de conflit ». Or « la reconnaissance d’une fraternité mutuelle peut changer cette perspective, elle peut renverser les conflits ».

Pour que règne la paix, il faut aussi « que la justice triomphe », a également déclaré Mgr Jurkovic. Et la justice exige le respect « des droits de toute personne ». « La protection des droits humains fondamentaux est donc importante pour toute la société », c’est même « le premier pilier » de la société.

« Il ne peut pas y avoir de dialogue si la dignité humaine n’est pas d’abord respectée », a-t-il insisté, en citant la liberté religieuse comme « l’un des droits inviolables les plus fondamentaux », car elle naît « du besoin inhérent des hommes et des femmes de nourrir leur esprit ».

« La simple tolérance ne suffit pas ! » a averti le représentant du Saint-Siège : elle comporte en effet une « connotation négative », comme s’il fallait « supporter » les autres plutôt que « d’apprécier les différences ».

« Nous sommes appelés à plus qu’une coexistence pacifique », a-t-il poursuivi, encourageant à « chercher l’enrichissement mutuel à travers le dialogue ». Sans dialogue, « les barrières du préjugé, de la suspicion et de l’incompréhension ne peuvent pas être supprimées ».

Le dialogue est sous-tendu par deux mouvements, a fait observer Mgr Jurkovic : écouter et parler. Pour que les deux parties d’un dialogue en soit enrichies, « elles doivent avoir toutes les deux le droit de parler et… le devoir d’écouter ce que disent les autres ».

« La paix n’est ni un rêve ni une utopie ; la paix est possible », a-t-il conclu : la construction de la paix n’est pas réservée aux dirigeants, elle s’enracine également dans les « relations concrètes de tous les jours ».

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Anne Kurian-Montabone

Baccalauréat canonique de théologie. Pigiste pour divers journaux de la presse chrétienne et auteur de cinq romans (éd. Quasar et Salvator). Journaliste à Zenit depuis octobre 2011.

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