Angélus, 1er nov. 2020, capture @Vatican Media

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« Nous avons besoin de douceur pour avancer sur le chemin de la sainteté » (traduction complète)

Le pape François commente deux béatitudes

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« Nous avons besoin de douceur pour avancer sur le chemin de la sainteté », explique le pape François qui a commenté deux béatitudes avant la prière de l’angélus de cette Toussaint 2020: les Béatitudes sont en effet lues à la messe de ce dimanche 1er novembre.

« La douceur. En ce moment de la vie – y compris mondiale –  où il y a tant d’agressivité…, et aussi dans la vie de tous les jours,  la première chose qui sort de nous, c’est l’agression, la défense… Nous avons besoin de douceur pour avancer sur le chemin de la sainteté », a expliqué le pape avant d’ajouter des modalités concrètes pour s’exercer à la douceur: « Ecouter, respecter, ne pas rabaisser, ne pas agresser: douceur. »

Le pape a fait remarquer que la douceur est une caractéristique de Jésus : « Frères et soeurs, la douceur! La douceur est caractéristique de Jésus, qui dit de lui-même: «Apprenez de moi que je suis doux et humble de cœur » (Mt 11, 29). »

Le pape a pris le temps d’expliquer comment on entre dans la douceur: « Les doux ce sont ceux qui savent se dominer, qui font de l’espace à l’autre, qui l’écoutent et le respectent dans son mode de vie, dans ses besoins et dans ses demandes. Ils n’ont pas l’intention l’écraser ou de le diminuer, ils ne veulent pas tout surveiller ni tout dominer, ni imposer leurs idées ni leurs intérêts au détriment des autres. Ces personnes, que la mentalité mondaine n’apprécie pas, sont au contraire précieuses aux yeux de Dieu, qui leur donne la terre promise en héritage, c’est-à-dire la vie éternelle. Cette béatitude aussi commence ici-bas et s’accomplira au Ciel, dans le Christ. »

Avant d’introduire la prière de l’angélus, le pape a insisté: « Douceur, douceur, s’il vous plaît et nous irons à la sainteté. »

Voici notre traduction, rapide, de travail, des paroles prononcées par le pape François en italien.

AB

Paroles du pape François avant l’angélus

Chers frères et sœurs, bonjour!

En cette fête solennelle de Tous les Saints, l’Église nous invite à réfléchir sur la grande espérance, la grande espérance qui est fondée sur la résurrection du Christ. Et nous aussi nous serons avec lui, comme Lui. Les saints et les bienheureux sont les témoins les plus autorisés de l’espérance chrétienne, parce qu’ils l’ont vécue en plénitude dans leur existence, au milieu des joies et des souffrances, en mettant en œuvre les Béatitudes que Jésus a prêchées et qui résonnent aujourd’hui dans la liturgie (cf. Mt 5, 1-12a). En effet, les Béatitudes évangéliques sont le chemin de la sainteté. Je m’attarde maintenant sur deux béatitudes, la deuxième et la troisième.

Voici la seconde: « Heureux ceux qui pleurent, car ils seront consolés » (v. 4). Ces paroles semblent contradictoires, car pleurer ce n’est pas un signe de joie ni de bonheur. Les raisons de pleurer et de souffrir ce sont la mort, la maladie, les adversités morales, le péché et les erreurs : tout simplement la vie quotidienne, fragile, faible et marquée par des difficultés. Une vie parfois blessée et éprouvée par des ingratitudes et des incompréhensions. Jésus proclame bienheureux ceux qui pleurent en raison de ces réalités et qui, malgré tout, se confient au Seigneur et se placent sous son ombre. Ils ne sont pas indifférents et ils n’endurcissent pas non plus leur cœur dans la douleur, mais ils espèrent avec patience la consolation de Dieu. Et cette consolation ils en font déjà l’expérience en cette vie.

Dans la troisième Béatitude, Jésus dit: « Heureux les doux, car ils hériteront de la terre » (v.5). Frères et soeurs, la douceur! La douceur est caractéristique de Jésus, qui dit de lui-même: «Apprenez de moi que je suis doux et humble de cœur » (Mt 11, 29). Les doux ce sont ceux qui savent se dominer, qui font de l’espace à l’autre, qui l’écoutent et le respectent dans son mode de vie, dans ses besoins et dans ses demandes. Ils n’ont pas l’intention l’écraser ou de le diminuer, ils ne veulent pas tout surveiller ni tout dominer, ni imposer leurs idées ni leurs intérêts au détriment des autres. Ces personnes, que la mentalité mondaine n’apprécie pas, sont au contraire précieuses aux yeux de Dieu, qui leur donne la terre promise en héritage, c’est-à-dire la vie éternelle. Cette béatitude aussi commence ici-bas et s’accomplira au Ciel, dans le Christ. La douceur. En ce moment de la vie – y compris mondiale –  où il y a tant d’agressivité…, et aussi dans la vie de tous les jours,  la première chose qui sort de nous, c’est l’agression, la défense… Nous avons besoin de douceur pour avancer sur le chemin de la sainteté. Ecouter, respecter, ne  pas rabaisser, ne pas agresser: douceur.

Chers frères et sœurs, choisir la pureté, la douceur et la miséricorde; choisir de faire confiance au Seigneur dans la pauvreté en esprit et dans l’affliction; s’engager pour la justice et pour la paix, tout cela signifie aller à contre-courant de la mentalité de ce monde, de la culture de la possession, du divertissement insensé, de l’arrogance envers les plus faibles. Ce chemin évangélique a été le chemin suivi par les saints et par les bienheureux. La solennité d’aujourd’hui, qui célèbre tous les saints, nous rappelle la vocation personnelle et universelle à la sainteté, et elle nous offre des modèles sûrs pour ce chemin, que chacun parcourt de façon unique, de façon non reproductible, selon la «fantaisie» de l’Esprit Saint. Il suffit de penser à l’inépuisable variété de dons et d’histoires concrètes qu’il y a parmi les saints et les saintes: ils ne sont pas pareils, chacun a sa personnalité et a développé sa vie dans la sainteté selon sa personnalité. Chacun de nous peut le faire, marcher dans cette voie. Douceur, douceur, s’il vous plaît et nous irons à la sainteté.

Cette immense famille de fidèles disciples du Christ a une Mère, la Vierge Marie. Nous la vénérons sous le vocable de Reine de tous les Saints, mais elle est avant tout la Mère, qui enseigne à chacun comment accueillir et comment suivre son Fils. Qu’elle nous aide à nourrir notre désir de sainteté en marchant sur le chemin des Béatitudes.

(c) Traduction de Zenit, Anita Bourdin

 

 

 

 

 

 

 

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Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

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