Samaritanus bonus (c) Zenit / DCL

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Samaritanus Bonus (3/12): « Le devoir d’alimentation et d’hydratation »

« La continuité de l’assistance aux fonctions essentielles »

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« Le principe fondamental et incontournable de l’accompagnement du malade dans des conditions critiques et/ou terminales est la continuité de l’assistance à ses fonctions physiologiques essentielles. En particulier, un soin de base dû à chaque homme est d’administrer les aliments et les fluides nécessaires au maintien de l’homéostasie du corps, dans la mesure où et tant que cette administration s’avère atteindre son propre but, qui est de procurer au patient l’hydratation et la nutrition »: c’est ce que rappelle un document du Saint-Siège d’une vingtaine de pages « Samaritanus Bonus » sur « le soin des personnes dans des phases critiques et terminales de la vie ».

Il présente un refus net de l’euthanasie et de la logique du « rejet » comme de l’acharnement thérapeutique. Il réfléchit à des questions délicates comme la vie pré-natale et des états de conscience réduite. Il réaffirme le droit à l’objection de conscience du personnel soignant.

Cette nouvelle « lettre » de la Congrégation pour la Doctrine de la foi sur la fin de vie s’intitule « Le Bon Samaritain ». Elle a été publiée et présentée à la presse mardi 22 septembre 2020. Elle a été approuvée par le pape François le 25 juin dernier et il en a ordonné la publication. Le dicastère avait adopté le texte le 29 janvier.

« Samaritanus Bonus » est en date du 14 juillet, mémoire liturgique de S. Camille de Lellis (+1614), prêtre italien, saint patron du personnel soignant. Il disait : « La musique que je préfère, c’est celle que font les pauvres malades lorsque l’un demande qu’on lui refasse son lit, l’autre qu’on lui rafraîchisse la langue ou qu’on lui réchauffe les pieds. »

C’est bien l’esprit des soins palliatifs, quand il reste « beaucoup à faire ». Le document réaffirme de fait une « éthique du prendre soin », avec ce principe: « quand guérir est impossible, soigner l’est toujours ».

Après l’interdiction de l’euthanasie et du suicide assisté, et l’affirmation de « l’obligation morale d’exclure l’acharnement thérapeutique », le document en vient au « devoir d’alimentation et d’hydratation ».

AB

3. Les soins de base : le devoir d’alimentation et d’hydratation

Le principe fondamental et incontournable de l’accompagnement du malade dans des conditions critiques et/ou terminales est la continuité de l’assistance à ses fonctions physiologiques essentielles. En particulier, un soin de base dû à chaque homme est d’administrer les aliments et les fluides nécessaires au maintien de l’homéostasie du corps, dans la mesure où et tant que cette administration s’avère atteindre son propre but, qui est de procurer au patient l’hydratation et la nutrition.[61]

Lorsque l’apport de nutriments et de liquides physiologiques ne présente aucun avantage pour le patient parce que son corps n’est plus capable de les absorber ou de les métaboliser, leur administration doit être suspendue. Ainsi, la mort n’est pas illicitement anticipée en raison de la privation de l’hydratation et du soutien nutritionnel essentiels aux fonctions vitales, mais l’évolution naturelle de la maladie critique ou terminale est respectée. Sinon, la privation de ces soutiens devient une action injuste et peut être une source de grande souffrance pour ceux qui la subissent. L’alimentation et l’hydratation ne constituent pas une thérapie médicale au sens propre, car elles ne s’opposent pas aux causes d’un processus pathologique se déroulant dans le corps du patient, mais représentent un soin dû à la personne du patient, une attention clinique et humaine primordiale et incontournable. Le caractère obligatoire de ce soin du malade par une hydratation et une nutrition appropriées peut, dans certains cas, nécessiter l’utilisation d’une voie d’administration artificielle,[62] à condition que celle-ci ne soit pas préjudiciable au malade ou ne lui cause pas de souffrances inacceptables [63].

Copyright – Congrégation pour la doctrine de la foi

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Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

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