Mgr Michaeel Najeeb Moussa OP, courtoisie de AsiaNews

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Europe/Prix Sakharov 2020 : l’archevêque de Mossoul en Irak est nominé

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Mgr Michaeel Najeeb Moussa a sauvé plus de 800 manuscrits anciens

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Au Parlement européen, Mgr Michaeel Najeeb Moussa, dominicain, archevêque de Mossoul, en Irak, est nominé pour le Prix Sakharov pour la liberté de l’esprit 2020, indique en italien le site AsiaNews.it le 22 septembre 2020.

Comme l’explique le communiqué officiel du Parlement européen, le prélat a favorisé « l’évacuation des chrétiens, Syriens, Chaldéens vers le Kurdistan irakien et a sauvé plus de 800 manuscrits historiques, allant du 13e au 19e siècle. Ces manuscrits ont ensuite été numérisés et exposés au public lors d’expositions en France et en Italie. Depuis 1990, il a contribué à la conservation de plus de 8 000 volumes et 35 000 documents de l’Église d’Orient ».

Il s’agissait, explique l’archevêque de Mossoul, d’une « opération de sauvetage » d’un bien précieux « des griffes des djihadistes ». Et « la nomination elle-même représente un honneur » qu’il veut partager avec les populations d’Irak, de Syrie, du Liban, du Yémen qui « vivent des temps difficiles: parce que c’est un devoir de sauver non seulement le patrimoine », mais aussi et surtout « le peuple ».

Mgr Najeeb Moussa « considère » la nomination pour le prix Sakharov « comme une signature à chaque page de ces manuscrits » ainsi qu’un rappel « pour les victimes innocentes, en particulier les Yézidis: un peuple pacifique, qui a dû faire face à une véritable tragédie » et à qui il se sent « particulièrement connecté ». La nomination représente également « un encouragement pour tous les Irakiens » qui souffrent, mais veulent continuer à vivre.

L’archevêque raconte qu’il a été aidé par les jeunes pendant le sauvetage des gens et des manuscrits : « Pour que les manuscrits et les personnes soient sauvés lors de l’avancée de la milice de l’État islamique, se souvient-il, il fallait beaucoup de pieds et de mains. J’ai demandé à Dieu, dans ces moments-là, d’avoir dix pieds et dix mains pour sauver des livres et des gens, il m’a répondu en m’envoyant à mon secours de nombreux jeunes qui m’ont aidé dans cette mission. » Il ajoute que face à une tragédie commune, ils ont « vu une réponse commune de toutes les personnes, y compris des musulmans qui ont fait un travail extraordinaire pour aider les familles chrétiennes et pour sauver leur patrimoine culturel ».

L’archevêque de Mossoul souligne qu’aujourd’hui plus que jamais les Irakiens ont « besoin d’une paix véritable pour continuer à vivre en tant que communauté fondée sur le principe de citoyenneté, en surmontant les barrières formées par la race, la religion, « l’ethnicité » … C’est la seule solution viable pour l’avenir ».

La dignité de l’être humain, conclut-il, doit s’accompagner de « la valeur ultime de l’éducation et de l’instruction dans les écoles, les églises, les mosquées où il faut combattre la haine par tous les moyens et encourager les discours positifs, de paix et de la fraternité. L’éducation reste la meilleure arme pour combattre l’obscurantisme et le mal de notre temps ».

Chaque année, le Parlement européen récompense des personnalités qui luttent contre l’intolérance, le fanatisme et l’oppression par un prix Sakharov pour la liberté de l’esprit. C’est « le prix des droits de l’Homme » du Parlement européen, symbole le plus visible dans ce domaine d’action.

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Marina Droujinina

Journalisme (Moscou & Bruxelles). Théologie (Bruxelles, IET).

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