Le Saint-Siège « condamne le terrorisme sous toutes ses formes et toutes ses manifestations, fermement et sans équivoque. Aucun motif idéologique, politique, philosophique, racial, ethnique ou religieux ne peut justifier ou excuser le recours au terrorisme ».
C’est ce qu’a déclaré Mgr Janusz S. Urbanczyk, représentant de la Mission permanente du Saint-Siège auprès des Organisations internationales à Vienne (Autriche), en intervenant à la conférence sur la Lutte contre le terrorisme à l’échelle de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), les 14 et 15 septembre 2020, à Vienne.
Le représentant du Vatican souligne qu’il est « indispensable d’adopter des mesures efficaces pour prévenir la radicalisation et l’auto-radicalisation des jeunes ainsi que le recrutement, la formation et le financement de terroristes potentiels ».
« Le succès ou l’échec » de nos efforts de lutte contre le terrorisme, note-t-il, « repose en grande partie sur des initiatives locales ». Les gouvernements locaux et les organisations de base sont « en première ligne dans les efforts de lutte contre le terrorisme, car ils sont directement impliqués dans la mobilisation des jeunes contre le terrorisme ». La « coopération internationale doit donc soutenir les capacités des acteurs locaux ».
Mgr Urbanczyk rappelle que « les efforts de lutte contre le terrorisme » doivent impliquer aussi « les organisations confessionnelles et les chefs religieux ». « Pour sa part, souligne-t-il, le Saint-Siège s’engage activement avec les dirigeants d’autres religions et leurs communautés religieuses pour prévenir l’extrémisme et la violence en favorisant un dialogue interreligieux et interculturel sincère et une coopération fructueuse. »
Mgr Urbanczyk souligne qu’« il est de la plus haute importance que les chefs religieux de toutes confessions rejettent la distorsion et la manipulation de la religion ». Il cite le document conjoint sur la Fraternité humaine signé le 4 février 2019 par le pape François et le Grand Imam Ahmed Al-Tayyeb dans lequel ils « ont appelé les dirigeants religieux, politiques, civils, éducatifs et culturels à promouvoir une culture de dialogue, de coopération, de compréhension réciproque, de tolérance, d’acceptation des autres et de la coexistence pacifique ».
En invitant à accroître des efforts « pour s’attaquer aux causes profondes de la violence et de l’extrémisme », tels que « des facteurs économiques, politiques et socioculturels, qui alimentent les doléances des personnes en situation de marginalisation », Mgr Urbanczyk rappelle en même temps que « le non-respect » « de la liberté de conscience, de religion et de conviction crée une atmosphère propice à la violence et à l’extrémisme ».
Le représentant du Saint-Siège s’arrête également sur les attaques des terroristes contre les lieux de culte dans la région de l’OSCE : « Pendant trop longtemps, dit-il, nombre de ces attaques n’ont pas été reconnues. Souvent, les dirigeants nationaux et les médias ignoraient les attaques contre les chrétiens ou utilisaient de nouveaux euphémismes pour éviter de mentionner la nature spécifiquement anti-chrétienne de la violence. »
Même si « récemment, nombre de ces attaques ont finalement reçu l’attention, la condamnation et la réponse résolue qu’elles méritent », poursuit-il mentionnant que « c’est un pas important », « il faut encore mettre davantage l’accent sur la responsabilité des États de protéger tous leurs citoyens sur un pied d’égalité ».
Le Saint-Siège, conclut Mgr Urbanczyk, salue l’apparition de guides pratiques publiés par le Bureau des institutions démocratiques et des droits de l’homme de l’OSCE « sur la compréhension des crimes de haine antisémites et la réponse aux besoins de sécurité des communautés juives et sur la réponse aux besoins de sécurité des communautés musulmanes ». En même temps, souligne-t-il, « nous espérons qu’une directive similaire sera élaborée pour répondre aux besoins de sécurité des communautés chrétiennes. »