Groupe de français venus parler écologie, 3 septembre 2020© Vatican Media

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France : quand Eglise et monde profane s’entraident sur l’environnement

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Témoignages des personnalités reçues par le pape

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Le pape François a reçu un groupe d’une quinzaine de personnalités françaises pour parler écologie au Vatican, ce 3 septembre 2020 : une rencontre « marquante » qui encourageait une « entraide amicale » entre monde profane et Eglise, ont témoigné les participants lors d’une conférence de presse au siège de Radio Vatican après l’audience.

L’aventure de ce groupe informel a vu le jour en novembre 2019, lorsque la Conférence des évêques de France a souhaité rencontrer des personnes qui avaient « changé de vie » par engagement écologique, a expliqué Mgr Eric de Moulins Beaufort, président de la CEF, qui accompagnait la délégation.

Parmi eux, plusieurs ont confié que cette collaboration les avait rapprochés de l’Eglise, après un temps d’éloignement. C’est le cas notamment de Maxime de Rostolan, fondateur de Fermes d’Avenir, et du chercheur Pablo Servigne, tous deux élevés dans la foi chrétienne, qui s’en sont distanciés, puis ont vécu « une forme de réconciliation ».

L’encyclique Laudato si’ (2015) « m’a touché au cœur », a témoigné Pablo Servigne. D’origine colombienne, attaché à « l’entraide », il a dit avoir été ému de retrouver son message de fraternité dans ce « remarquable écrit ». Le pape, a-t-il ajouté, « a montré beaucoup de sagesse et d’humilité » au cours de l’audience.

Pour ce spécialiste de « l’effondrement », lorsqu’il s’agit « d’une question de vie ou de mort, les êtres humains s’entraident. Ils sont égoïstes quand ils ne savent pas que c’est une question de vie ou de mort ».

« Cette encyclique a été pour moi aussi une vraie révélation », a déclaré par la suite Juliette Binoche. Dans un monde fabriqué de « dispersion » et de « désunion », l’actrice qui s’intéresse à ces sujets depuis son adolescence, a prôné « l’émerveillement de la nature ». L’écologie, « c’est d’abord être dans la présence les uns des autres », a-t-elle souligné en fustigeant l’usage immodéré des portables, qui isolent des relations en chair et en os.

Valérie Cabanes, juriste plaidant pour la reconnaissance du crime d’écocide et des droits de la Nature, a évoqué une « expérience personnelle forte » avec le pape, qui a exprimé son soutien pour la cause qu’elle défend.

Par ce groupe, « on a jeté des ponts » entre le monde profane et l’Eglise, a affirmé de son côté l’architecte Raphaël Cornu-Thenard, fondateur du mouvement Anuncio et du congrès Mission. « Plutôt que de passer son temps à débattre sur ce qui nous sépare », il faut passer d’une « conversion individuelle » à une « conversion collective », a estimé Helene Le Teno, directrice de la Jean-Noël Thorel Foundation – oeuvre d’entraide auprès des personnes en souffrance morale.

Audrey Pulvar, adjointe à la maire de Paris, chargée de l’agriculture, de l’alimentation durable et des circuits courts, a salué la « force » de la parole du pape pour peser sur les décisions internationales. Elle lui a transmis une invitation d’Anne Hidalgo, maire de Paris, à se rendre à Paris pour les cinq ans de l’Accord de Paris sur le climat (12 décembre 2015).

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Anne Kurian-Montabone

Baccalauréat canonique de théologie. Pigiste pour divers journaux de la presse chrétienne et auteur de cinq romans (éd. Quasar et Salvator). Journaliste à Zenit depuis octobre 2011.

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