Le pape François appelle à effacer la dette des pays fragiles et à réparer l’injustice causée à la terre, dans son message pour la 6e Journée mondiale de prière pour la sauvegarde de la création, ce 1er septembre 2020.
Il y dénonce « une dette écologique énorme », pointant du doigt le « pillage des ressources » et « l’utilisation excessive de l’espace environnemental commun pour l’élimination des déchets ».
Évoquant les « graves impacts des crises sanitaires, sociales et économiques » suite à la pandémie de Covid-19, le pape invite à « effacer la dette des pays les plus fragiles ». Il encourage la reprise avec « des politiques, des législations et des investissements centrés sur le bien commun ».
Le pape appelle également à « réparer la terre », c’est-à-dire à restaurer « un équilibre climatique », à restaurer la biodiversité, et à promouvoir « une solidarité intra-générationnelle et intergénérationnelle ». Et ceci de toute urgence : « Nous sommes à court de temps. »
Il s’agit de « faire tout ce qui est possible pour limiter l’augmentation de la température moyenne globale au seuil de 1,5°C » : « le dépasser se révélera catastrophique, surtout pour les communautés les plus pauvres du monde entier », prévient le pape qui invite les pays à « adopter des objectifs nationaux plus ambitieux pour réduire les émissions », en vue du Sommet sur le Climat de Glasgow, au Royaume-Uni (COP 26).
S’inquiétant du « taux alarmant de perte de biodiversité », le pape soutient l’appel des Nations Unies à sauvegarder 30% de la Terre comme habitat protégé avant 2030. Il souhaite que le Sommet sur la biodiversité (COP 15) de Kumming, en Chine, constitue « un tournant vers le rétablissement de la Terre comme maison où la vie soit abondante, selon la volonté du Créateur ».
La réparation « selon la justice » concerne spécialement les peuples indigènes, souligne le pape François : « Il faut protéger les communautés autochtones » contre les compagnies multinationales qui les pillent « à travers l’extraction préjudiciable des combustibles fossiles, des minéraux, du bois et des produits agroindustriels ».
Face à « un nouveau type de colonialisme » qui « exploite honteusement des communautés et des pays plus pauvres à la recherche désespérée d’un développement économique », le pape demande de réglementer les activités des compagnies d’extraction et de garantir l’accès à la justice à ceux qui subissent des dommages.