Hôpital universitaire Gemelli, Rome / Wikimedia Commons - Blackcat, CC BY-SA 3.0

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« La leçon de la fragilité »: « Humana communitas à l’ère de la pandémie »

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Document de l’Académie pour la vie (suite)

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Dans une note publiée le 22 juillet 2020 et intitulée « Humana communitas à l’ère de la pandémie: méditations intempestives sur la renaissance de la vie », l’Académie pontificale pour la Vie soulève la question de « l’évidence douloureuse de la fragilité de la vie » qui peut « renouveler notre conscience de sa nature donnée » : « En revenant à la vie, après avoir savouré le fruit ambivalent de sa contingence, ne serons-nous pas plus sages? Ne serons-nous pas plus reconnaissants et moins arrogants? », se demandent les auteurs du document.

« La Covid-19 a apporté la désolation au monde », constatent-ils invitant à un « recul réfléchi » qui ne correspond pas à « l’inaction », mais à « une pensée qui pourrait se transformer en remerciement pour la vie donnée, et donc un passage vers la renaissance de la vie », souligne pour sa part Vatican News du 22 juillet.

Les effets du confinement

L’Académie pontificale diagnostique les effets douloureux du confinement : « La pandémie nous a fourni le spectacle de rues vides et de villes spectrales, de la proximité humaine blessée, de l’éloignement physique, est-il rappelé. Elle nous a privés de l’exubérance des étreintes, de la gentillesse des poignées de main, de l’affection des baisers, et elle a transformé les relations en interactions effrayantes entre étrangers et en un échange neutre d’individualités sans visage, enveloppées dans l’anonymat des équipements de protection. »

« Les limitations des contacts sociaux sont effrayantes » et sont surtout difficiles pour les personnes fragiles : « Pour les personnes âgées, qui sont dans les dernières étapes de leur vie, la souffrance a été encore plus prononcée, car la détresse physique s’est couplée d’une diminution de la qualité de vie et du manque de visites de la part de leur famille et de leurs amis. »

Dans les hôpitaux ou encore dans les maisons de retraite, de nombreux décès ont pris de court le personnel et l’entourage des victimes : « Nous avons été témoins du visage le plus tragique de la mort : certains ont connu la solitude de la séparation aussi bien physique que spirituelle de tous, laissant leurs familles impuissantes, incapables de leur dire au revoir, même pour leur fournir cette simple piété de base avec un enterrement approprié. »

Reconstruire la confiance

L’Académie invite chacun à prendre sa part dans l’effort de solidarité, sans attendre l’aide de l’État : « Pour atténuer les conséquences de la crise, lit-on, il faut renoncer à la notion selon laquelle « l’aide viendra du gouvernement », comme si elle venait d’un « deus ex machina » qui laisse tous les citoyens responsables en dehors de l’équation, épargnés dans leur poursuite de leurs intérêts personnels. La transparence des règles et des stratégies politiques, ainsi que l’intégrité des processus démocratiques, exigent une approche différente. »

La conclusion rappelle que la confiance est la base des relations humaines: « Les solutions juridiques aux conflits dans l’attribution de la culpabilité et du blâme pour faute intentionnelle ou négligence sont parfois nécessaires comme outil de justice. Cependant, ils ne peuvent pas remplacer la confiance en tant que substance de l’interaction humaine. Seule cette dernière nous conduira à travers la crise, car ce n’est que sur la base de la confiance que la communauté humaine pourra enfin s’épanouir. »

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Marina Droujinina

Journalisme (Moscou & Bruxelles). Théologie (Bruxelles, IET).

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